Du Machu Picchu au lac Titicaca, Pérou – Partie 2
Trois jours se sont écoulés, depuis que j’ai failli mourir dans un accident de bus, au beau milieu des Andes. Mais heureusement, je suis encore vivant pour voir l’une des 7 nouvelles merveilles du monde : le Machu Picchu ! Mais pour le visiter, il faut mettre la main au porte-feuille !
Il y a déjà trois possibilités pour s’y rendre. La première, la plus chère et la plus rapide, c’est de prendre le train. La seconde, c’est de faire le trek du Chemin Inca. Cette option me tentait bien, mais il fallait le réserver des mois à l’avance, et je manquais de temps sur place. Et la troisième, de mélanger marche et colectivos, mais cela prend un à deux jours par trajet, ce qui m’était impossible vu la durée de mon séjour.
J’ai donc dû débourser plus de 100€ pour prendre le train et atteindre le fameux Graal ! Bon…ok…on est au Pérou et…une panne de moteur nous arrête au milieu de nulle part. Le plus rageant, c’est de voir le train suivant nous dépasser, alors que je me suis levé avant 4h du matin pour y être de bonne heure, avant le flot de touristes. Bref, une fois arrivé à Aguas Calientes, le village au pied du site archéologique, je prends un bus et passe l’entrée, déjà muni de mon billet (les places étant limitées, il faut acheter son billet à l’avance sur internet ou en agence, environ 40€).
Je me précipite sans tarder au “mirador”, le point idéal pour LA photo emblématique du site.
Je file ensuite voir le Pont de l’Inca, puis commence l’ascension de la Montaña après être retombé sur Odille et Stéphanie, les deux françaises rencontrées dans la vallée sacrée des Incas.
Mais la fatigue cumulée des jours précédents et la fatigue physique (et mentale, je suis dans un sale état en 2016) me contraignent à abandonner à mi-chemin. De toute manière, la vue d’où je suis me suffit largement.
Je redescends ensuite visiter le site archéologique lui-même, en compagnie de Mathieu et Camille, un couple super sympa avec qui je passe le reste de la journée.
En repartant, j’oublie malheureusement de présenter mon passeport pour avoir le tampon du Machu Picchu (raaah, je m’en veux encore aujourd’hui !). Après une petite escale dans une boulangerie française (!) et un taxi partagé jusqu’à Cuzco, nous nous séparons et je file dormir 3h dans une auberge.
Eh oui, les nuits sont courtes en voyage ! J’ai appris l’existence du Vinicunca, la “Montaña Colorada” et il faut me lever à 2h30 du matin pour y aller, de mieux en mieux ! Et à cette altitude, qu’est-ce qu’il fait froid ! Je n’ai sur moi qu’un t-shirt manches longues et un softshell…misère. Après 1h d’attente, 3h de route chaotique assis sur une demi-fesse et un petit briefing, c’est parti !
Les paysages ressemblent un peu à ce que j’ai vu en Islande, les alpagas en plus.
La rando est rude…on commence à 4200m d’altitude, pour terminer à 5100m quand même, et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’acclimater. Pour rappel, c’est encore plus haut que le Mont-Blanc, qui culmine à 4810m.
Certains marcheurs finissent par abandonner et louer un cheval, et la plupart des autres, dont moi, marchons 20 mètres au ralenti, avant de s’arrêter pour reprendre notre souffle. Le dernier kilomètre de marche a dû me prendre 1h, pourtant j’ai l’habitude de marcher en voyage, mais là j’en ai bavé. Une fois en haut, la vue sur la montagne arc-en-ciel est magnifique.
Quelques gouttes de sang commencent à me dégouliner dessus : l’altitude me fait saigner du nez et j’ai un gros mal de crâne. Il faut vite redescendre si je ne veux pas avoir de graves problèmes.
A contre-cœur, je grimpe donc sur un cheval pour préserver mes jambes pour la suite du voyage (je n’ai dormi que 3h, et la veille j’ai visité le Machu Picchu, alors un peu de respect hein !).
Une fois à l’auberge, sacrée coïncidence, je vois entrer Stéphanie, Odille et le petit Alexandre : sur les dizaines (centaines ?) d’auberges de Cuzco, on s’est retrouvés dans la même ! Peu après, je prends un taxi puis un bus pour Puno, au bord du lac Titicaca, où je m’accorde une journée de repos et en profite pour sauvegarder mes photos et vidéos.
Le lendemain, ayant loupé de peu le dernier bateau pour l’île Amantaní à 9h, je me décide à visiter les îles Uros, même si j’ai entendu que c’était un peu Disneyland. L’expérience reste originale malgré tout, car ce sont des îles flottantes et le sol est mou quand on marche !
Bon à part une brève explication sur les techniques de construction des îles, il n’y a pas grand-chose à voir à part des étals de souvenirs, mais la journée est belle sur le plus haut lac navigable du monde.
Sur l’île principale, je fais tamponner mon passeport…faute de l’avoir fait au Machu Picchu, j’aurais le lac Titicaca quand même !
Une truite à la plancha plus tard, et de retour sur la terre ferme, je me débrouille pour trouver un bateau vers Amantaní mais…c’est toute une aventure !
Au début, je suis seul passager à bord. Au bout d’1h15, on accoste sur une île où se déroule un mariage mais…ce n’est pas Amantaní. Le capitaine vient juste chercher des passagers supplémentaires et profiter du repas.
Au bout de 3h supplémentaires de navigation, on accoste à nouveau, tout le monde descend, je prends mon sac mais…ce n’est toujours pas Amantaní ! Le soleil est couché, après 3h30 on arrive finalement sur la bonne île où je suis accueilli de nuit par un villageois. Je négocie une chambre et les repas auprès de sa famille et y passe la nuit.
Ayant perdu beaucoup de temps la veille, je grimpe de bon matin en haut de l’île en traversant des champs, des cours, en passant par-dessus des barrières et des haies.
Je me fais hurler dessus par un âne : on a eu aussi peur l’un que l’autre !
Bref, visiblement je me suis trompé de chemin et n’atteins ni la Pachatata (la “terre père”) ni la Pachamama (la “terre mère”), les deux pics de l’île, mais la vue est quand même assez jolie d’où je suis.
De retour chez mes hôtes, je me joins à un couple de français et leur guide avec qui on prend un bateau bondé vers Capa Chica, un combi vers la ville puis vers Puno et on se sépare. Un dernier combi vers Yunguyo et j’arrive à la frontière entre le Pérou et la Bolivie.
Tranquillement, je passe la frontière à pied, tandis qu’une file interminable de camions et autres véhicules bloquent la route.
J’entre dans le bureau de l’immigration côté bolivien et…je me fais recaler : il fallait que je fasse d’abord tamponner mon passeport côté péruvien !
Alors je retourne de l’autre côté, puis je reviens : c’est ainsi que j’ai passé 3 fois la frontière, ahah. Mais sinon, aucun soucis pour être tamponné des deux côtés.
Ensuite je…ah bah non…la suite se passe en Bolivie du coup, ce n’est plus le bon article ! Eh bien…à bientôt pour de nouvelles aventures, cher voyageur ! Attends-toi à en prendre plein les yeux !
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