L’archipel des Raja Ampat : les plus belles plongées du monde, Indonésie
Adieu Sulawesi du Nord, bonjour Papouasie indonésienne !
Allez, petite leçon de géographie : la Nouvelle-Guinée est la troisième plus grande île du monde après l’Australie et le Groenland. Elle est divisée en deux : à l’est c’est la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et à l’ouest c’est la Papouasie qui fait partie de l’Indonésie. Et contrairement au reste du pays, ce n’est plus l’Asie mais l’Océanie ! Ce sont donc mes premiers pas sur ce continent…
Bref, reprenons l’histoire : après un vol de Manado à Sorong, je prends un ferry vers Waigeo, dans l’archipel des Raja Ampat. Et de là…eh bien…c’est plus compliqué. En fait, ceux qui vont dans les Raja Ampat sont bien souvent pétés de thunes.
Les voyageurs du monde entier y viennent car c’est une région EXCEPTIONNELLE pour la plongée sous-marine.
Mais 99% des touristes prennent une croisière sur un bateau à genre 300 ou 500€ la journée…autrement dit, pas tellement mon budget !
Heureusement, quand on est aussi obstiné que moi, on trouve toujours une solution. Et cette solution c’est l’île de Kri ! Il y a des logements chez l’habitant à prix raisonnable (25€ la nuit, 3 repas inclus) et des plongées certes plus chères qu’ailleurs (33€)…mais loin des tarifs pratiqués lors des croisières. Le seul truc c’est qu’il faut encore s’y rendre ! Pas évident si on n’a pas prévenu son hébergeur…pour peu qu’on AIT un hébergement. Comme d’hab’, moi je pars à l’arrache et j’avise sur place : j’ai donc fait du bateau-stop, et après…6h30 d’attente…j’arrive sur Kri.
Alors clairement, c’est un petit paradis perdu. La partie de l’île sur laquelle j’arrive ne dispose pas trop de plages, on est vraiment en bordure de jungle. Après avoir visité 2-3 cabanes chez des familles papoues, j’en choisis une au calme…en fait je suis le seul ici, car les seuls autres voyageurs sont un couple d’italiens qui partent le lendemain.
Bon par contre, si le cadre est vraiment magnifique, autant te le dire tout de suite : niveau confort c’est sommaire. Il n’y a pas d’électricité sur l’île, pas de route, pas de voitures, ni même de scooters, pas de magasin, rien. On a le droit à un peu de lumière quelques heures le soir grâce au générateur. Pour se laver, c’est avec un sceau, et les repas sont tous les mêmes : du poisson et du riz. J’y suis resté 8 jours, donc au bout d’un moment les repas m’écœuraient un peu j’avoue…mais niveau plongées sous-marine, ma parole, ça valait le coup !!!
C’étaient tout simplement les plus belles plongées de ma vie.
Je reste un “débutant”, au moment où j’écris cet article, j’ai seulement 38 plongées à mon actif. D’ailleurs, il ne faut pas venir à Kri avec un niveau trop faible en plongée, car les courants ne pardonnent pas. Perso, je suis Advanced Open Water, ce qui signifie que je peux plonger jusqu’à 30m avec quelqu’un de mon niveau. J’ai passé mes niveaux sur Koh Tao, et j’ai ensuite plongé dans la Mer Rouge en Egypte. Je suis donc arrivé avec 23 plongées derrière moi, et je pense que c’est un minimum pour profiter de certains spots sans se faire trop peur.
Allez, c’est parti ! Première plongée : le mythique Cap Kri. Tout simplement l’endroit qui détient le record du monde du nombre d’espèces observées en une seule plongée. Rien que ça… Autant dire que niveau diversité biologique, on est bien.
J’ai donc l’occasion de voir des requins, des tortues escortées de poissons-pilotes, et un couple de sèches…et je ne parle pas des myriades de poissons multicolores.
On nage avec et contre le courant, puis la seconde plongée est une dérivante : on descend, on se laisse porter par le courant et le bateau vient nous chercher plus loin. Vraiment chouette ! On a l’impression de voler, sans aucun effort ! Et ça permet d’économiser de l’air donc les plongées sont plus longues…
L’après-midi, je profite d’avoir amené mes palmes, masque et tuba pour faire du snorkeling le long de l’île. Et c’est juste hallucinant comme tout est parfaitement préservé. En restant à la surface, je vois de nombreux requins, tortues, langoustes…
Sinon, d’une manière générale, je fais ce qui d’habitude me répugne en voyage, moi qui aime courir dans tous les sens pour en voir le plus possible…je pionce dans mon hamac, au bord de l’eau…mais il n’y a vraiment rien d’autre à faire sur cette île alors j’en profite.
A 2 mètres de l’eau, c’est directement la jungle dense ! Et la famille papoue qui m’héberge est très timide et renfermée…pas moyen de les approcher. Les seules personnes avec qui je peux un peu discuter sont les indonésiens qui tiennent le centre de plongée, mais ils restent pas mal entre eux aussi.
Heureusement, le second jour, je ne suis plus le seul voyageur : un allemand du nom d’Andy loge également ici. Un sacré taré, celui-là ! Mais il me tient bien compagnie en tout cas ahah.
Le dimanche, on n’a pas le droit de plonger. Visiblement, les chrétiens de l’île d’à côté ne veulent pas que les gens travaillent le dimanche, on en profite donc pour aller faire des courses en bateau à Waisai, où on se sépare.
Bon, il faut que tu saches que s’il existe le quart d’heure toulousain, pour expliquer une tendance au retard dans le sud-ouest…en Papouasie c’est plutôt la journée papoue. Tout le monde est toujours en retard…quand ils donnent un horaire de départ, ça peut être 1h de retard…comme 4h ! C’est probablement ce qui m’aura le plus “énervé” ici, moi qui suis très rigide sur la ponctualité…
Finalement, en attendant les autres, Andy et moi vadrouillons dans le marché, faisons connaissance avec des gamins…et j’achète un ballon et des balles en plastique…j’ai une idée derrière la tête.
De retour sur Kri, je m’affaire : je perce les boules en plastique, les remplis de sable, et…j’importe la pétanque en Papouasie ! En moins de deux, je fais un fan pendant que les autres profitent du ballon !
Bref, à part ça, les journées suivent le schéma plongées-glandouille-snokeling-glandouille. On voit une telle variété de poissons, de requins, de tortues et autres crustacés que cela devient rapidement difficile d’être excité par quelque chose en particulier. Dans les autres pays où j’ai plongé, si je voyais 1% de ce que je vois là, j’aurais été dingue ! Mais là, c’est devenu normal et habituel, c’est incroyable ! Chaque plongée est exceptionnelle.
Un jour, je décide de quitter mon hamac et de profiter de la marée basse pour atteindre à pied l’île voisine : Pulau Mansuar. Elle est bien plus grande, plus moderne avec des maisons en dur, des routes et une église.
Le soir, on plonge de nuit et je découvre le wobbegong : un incroyable requin endémique qui a un aspect unique !
Et le lendemain…c’est la meilleure plongée de ma vie ! Blue Magic !
Je n’ai même plus de mots pour la décrire… Des couleurs incroyables, des coraux exceptionnels, des bancs de poissons derrière d’autres bancs de poissons, un autre wobbegong, une raie pastenague et des couleurs, mais ces couleurs ! Ralalah…
Une plongée tellement dingue qui se termine un peu en catastrophe car mon binôme n’a pas compris que je lui signalais que je n’avais presque plus d’air. Il a donc fallu qu’on fasse notre pallier de décompression en plein courant et je suis remonté avec 15 bars d’air. (On essaye généralement de sortir plutôt avec 50 bars).
On fait ensuite une pause sur une île paradisiaque, abandonnée par des scientifiques et désormais la demeure de chats redevenus sauvages. La plongée suivante nous permettra de voir 8 requins…
Hélas, la plongée à Blue Magic me causera un petit accident de décompression résultant en de violents maux de têtes, une grosse fatigue, des frissons et une perte d’équilibre par moments, ce qui me conduira à l’hôpital…mais ça ce sera pour le prochain article sur l’île de Java ! En attendant, partage l’article et balance un p’tit commentaire, ça fait toujours plaisir !
Note : Mes photos ne rendent clairement pas justice aux plongées que j’ai pu faire…surtout qu’elles ne correspondent pas forcément au bon endroit…tout est en vrac car je n’avais pas d’ordinateur pour les trier sur place.
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2 commentaires
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ybs
Le 14/01/2020 à 18:05
Toujours sympa à te suivre, même si c’est quelques années plus tard :))
Morgan (Un tour du monde)
Le 14/01/2020 à 18:14
Merci ! Eh oui, j’ai toujours autant de retard sur mon blog…difficile de tout faire !