Grève paralysante et Temple du Soleil, Bolivie – Partie 3

Après ces quatre jours de folie à travers le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni, notre 4×4 arrive à la ville d’Uyuni. Et là, nous apprenons une sacrée mauvaise nouvelle ! La région est paralysée par une grève des mineurs : aucun transport routier ne part vers Potosí, ni Sucre, mes prochaines étapes. J’envisage même avec une ou deux autres personnes de prendre l’avion, mais aucun vol n’est prévu avant deux jours. Finalement, après plusieurs heures de recherche, on trouve un taxi qui nous propose de nous amener jusqu’au barrage et de le traverser en espérant que des taxis nous attendront de l’autre côté. Ça me va !

 

Le cimetière de trains, visité la veille

 

De toute manière en voyage, j’ai pu constater que peu importe ce qui arrive, il y a toujours moyen de trouver une solution.

On roule donc une trentaine de kilomètres avant d’être bloqués par les camions et rochers mis en place par les mineurs. Nous commençons à marcher, nous trois français, et deux boliviens. Après avoir dépassé le barrage, force est de constater qu’aucun véhicule ne nous attend ! Alors on continue de marcher…le sac sur le dos…on continue, on croise d’autres barrages…on marche en longeant des mineurs alcoolisés…pendant 3 heures ! Le soleil va bientôt se coucher quand on dépasse le dernier barrage, et qu’on comprend qu’aucun véhicule n’est là pour nous.

Nous sommes au beau milieu du désert, la nuit s’annonce particulièrement froide et il n’y a pas le moindre refuge à l’horizon.

Et puis deux camions de transport de voiture roulent vers nous et s’arrêtent. On leur explique que la route est bloquée et qu’ils ne pourront pas aller plus loin. Alors ils nous proposent de grimper à l’arrière et de nous emmener à Potosí ! Voilà ! Il y a TOUJOURS une solution ! Alors effectivement, il faut être prêt à renoncer à son confort, mais on y arrive ! Le chauffeur nous prête des couvertures pour nous abriter du froid et du vent mordant qui nous cisaille et nous nous agrippons tant bien que mal aux plateaux qui accueillent habituellement des voitures, pas des humains. On dirait un groupe de réfugiés…

 

 

Après près de 3h de route zigzaguant dans les montagnes, nous sommes arrêtés par un accident qui bloque la route. On termine à pied puis en taxi, et nous nous séparons. Me revoilà seul !

(Note : Pour information, on a pu suivre la suite des événements à la télévision. De violents affrontements ont eu lieu entre les mineurs et les policiers, et plusieurs militants ont été tués par balle, tandis que le ministre adjoint de l’Intérieur a succombé à ses blessures après avoir été torturé par les grévistes…donc c’était pas du tout une blague tout ça !).

 

Enfin, Potosí !

 

L’entrée du musée de la monnaie, une des attractions de Potosí

 

C’est une ville coloniale située à 4070m d’altitude et dont le principal atout est une immense mine d’argent, toujours en activité aujourd’hui. Et ces mines permettent de vivre une expérience hors du commun, car on peut les visiter ! Mais avec la grève, je me demande si c’est toujours réalisable. À l’hôtel où j’ai dormi, je prends quelques renseignements : il est possible de visiter les mines, mais le groupe part tout de suite ! Ni une ni deux, j’enfile la tenue de rigueur et c’est parti !

 

 

Il est de coutume d’offrir des cadeaux aux mineurs qui travaillent dans la mine : de l’eau, des sodas, de l’alcool, des cigarettes, de la dynamite… Oui ! De la dynamite ! On peut acheter de la dynamite sur le marché, comme on achèterait une pomme ! Dingue ! J’achète donc du jus de fruit et de la dynamite, forcément !

 

DYNAMITE !

 

Bon, comme c’est la grève, les mineurs ne travaillent pas : on leur offre donc ces présents à l’extérieur et on discute un moment avec eux. Certains creusent cette montagne depuis qu’ils ont 13 ans…quelle vie.

 

 

Après que la guide ait fait une offrande d’alcool à la Pachamama (la montagne), on entre dans les galeries, à la lumière des torches sur nos casques. Je suis avec un groupe exclusivement composé de filles, anglaises probablement. La guide est également une femme. On longe des rails, on se cogne la tête car le plafond n’est pas haut, on se plie en deux, on marche dans de l’eau… Au bout d’un couloir, nouvelle offrande à “El Tio” (le dieu du monde souterrain et des enfers), adoré par les mineurs qui réclament sa bienveillance. Puis vient le moment de descendre : des groupes de 3 échelles consécutives très impressionnantes, qui décourageront certaines touristes qui préféreront rester à nous attendre. Plus on s’enfonce et plus l’air est rare (n’oublie pas qu’on est à 4000m d’altitude, au fond d’une mine !) et chaud.

 

 

Arrivé dans une cavité, la guide prend notre dynamite et disparaît quelques instants. L’attente semble interminable avant d’entendre l’énorme “BOUM” qui fait trembler les parois. Puis nous remontons doucement à la surface. La visite aura probablement moins fait “authentique” en l’absence des mineurs, mais au moins on ne les aura pas dérangé durant leur labeur.

Au restaurant, la grève fait la une à la télévision, et les mineurs n’hésitent pas à employer la dynamite contre les policiers venus mater la rébellion. Les routes sont toujours bloquées, alors je reste à Potosí et me rend au couvent de Santa Teresa où je découvre la vie des bonnes-sœurs qui y entraient à l’âge de 15 ans, et n’en sortaient plus jamais ni ne voyaient personne…drôle de vie.

 

 

Difficile de faire plus “doré”…

 

Instruments de flagellation…ça devait être fun la vie, ici !

 

Je découvre ensuite le musée de la monnaie, où j’en apprends davantage sur le traitement de l’argent en pièces et objets, envoyés ensuite en Europe.

 

 

D’ailleurs, une petite anecdote m’est restée en tête. Tu sais à quoi servent les petites rainures sur le côté des pièces de monnaie ? Eh bien tout simplement à éviter que des gens ne les rognent pour récupérer une partie du précieux métal. Si les rainures sont absentes, c’est qu’un petit malin a retiré les bords de la pièce, et qu’elle n’a donc plus le même poids, ni la même valeur.

 

Route vers Sucre

 

Ayant terminé ma visite de Potosí, je me rends à Sucre, où j’y passe une journée pas suffisamment intéressante pour être racontée (visite extérieure de quelques bâtiments fermés le samedi, achat d’une carte SIM foireuse, sauvegarde de photos dans un cybercafé…).

 

 

 

 

Le lendemain, direction Tarabuco et son marché.

 

 

On y vend de tout, de la nourriture aux équipements électroniques. Les locaux sont habillés de vêtements colorés, et certains anciens portent un genre de casque de conquistador.

 

 

En revanche, il m’est difficile de prendre des photos de la population, qui est très fermée (l’un d’eux fait encore mine de me balancer une pierre, alors que je prenais un plan large du marché…). Je ne me sens clairement pas le bienvenu, mais avant de rentrer à Sucre, je discute avec un couple de français qui débutent leur tour du monde, puis j’achète une carte vieillie de l’Amérique du Sud et des bracelets. Le soir, je m’embarque en bus pour La Paz, ma dernière étape.

 

Arrivée en bus à La Paz

 

Le meilleur endroit pour voir la capitale de la Bolivie, c’est dans les airs ! Cette monstrueuse ville tentaculaire est survolée par un téléphérique : un moment magique !

 

 

De retour à terre, je visite un cimetière tellement rempli que les tombes sont disposées les unes sur les autres et que les visiteurs doivent grimper sur une échelle pour accéder à celle de leur proche.

 

 

Je me rends ensuite à Tiwanaku dont la visite des ruines est un peu décevante ; quelques murs, deux statues, quelques têtes en pierre dans des murs…rien d’extraordinaire.

 

La route vers le temple est très jolie

 

Pour la petite anecdote, c’est de ces ruines qu’Hergé, le créateur de Tintin s’est inspiré pour les symboles et icônes Incas de la BD “Tintin et le Temple du Soleil“.

 

 

Il y a même Dupond et Dupont

 

Quelques “lapins” et lamas se demandent ce que je fais assis seul contre un mur à attendre…

 

 

 

Sinon La Paz n’est vraiment pas une belle ville, elle pue la pollution, c’est bondé de monde, plein de mendiants…

 

 

Bref, il y a mieux comme étape, mais il me fallait y passer car c’est de là que décolle mon avion pour Miami…puis Madrid et enfin Toulouse…c’est la fin de mon voyage en Amérique du Sud !

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Commentaires

2 commentaires

  1. Super photos je me regale merci de nous faire voyager au travert de toute ses merveilleuse photos

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