Escapade dans les Highlands en Écosse – Partie 2
Si tu n’as pas lu la première partie de mon voyage en Ecosse, il n’est pas trop tard !
Le mythique Eilean Donan Castle
Ma journée suivante commence par la traversée à pied du très long pont reliant l’île de Skye au reste de l’Écosse. J’arrive dans un village et je prends une douche froide dans un sanitaire public. Un vieil homme me prend ensuite en stop jusqu’au Eilean Donan Castle, le château le plus emblématique d’Écosse. J’en profite pour faire une longue séance photo et le visite : moi qui adore les vieilles pierres, je suis servi. Ici aussi, pas de photos intérieures, mais j’ai pas mal mitraillé dehors.
A toute vitesse
Après ma visite, je suis déposé à un croisement par un couple, et la première voiture qui passe m’embarque vers Lochcarron. Dedans, deux jeunes dont un est torse nu, me proposent de fumer de l’herbe. Sans façon…mais j’ai eu la trouille de ma vie ! Il conduisait à 100 miles à l’heure (160km/h) sur de petites routes à section de croisement !!! Il faut savoir qu’en Écosse, les routes sont tout juste assez larges pour laisser passer une seule voiture, et tous les 100 ou 200m il y a un petit passage pour se croiser. Bref, rouler à cette vitesse sur des routes pareilles, pleines de virages sans visibilité, c’est de la pure folie ! J’ai vraiment flippé, et pourtant j’en ai connu des trajets de dingue, dans des véhicules improbables, que ce soit en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique !
Rassuré d’être finalement arrivé en vie, je grimpe avec deux indiens et deux allemandes pendant au moins deux heures, et nous longeons la côte entre Lochcarron et Shieldaig. Ambiance Bollywood et electro, ils sont un peu distants mais je passe un bon moment avec eux.
Lâché près d’un lac, je marche un peu puis suis pris par des français qui me déposent près de Torridon, où je m’installe derrière un cimetière. Les moutons bêlent et un étrange bourdonnement constant ne me rassure pas : je pense m’être placé sous une ruche !
De la côte est à la côte ouest
Le lendemain à Torridon, je découvre un parc avec des biches et des cerfs. Il y a même des lapins, ce qui donne au lieu une petite ambiance “Bambi”. Plus loin, quelques chevaux et une belle plage. Je m’accorde un sandwich dans un restaurant, pour changer des nouilles et du riz. Puis direction Inverness, aux côtés d’un gars qui s’arrête pour me montrer les montagnes sur la route.
À Inverness, le long de la côte nord-est, je grimpe au sommet de la ville voir le château, mais celui-ci est en réparation.
À la recherche de Nessie
Je traverse la ville et un écossais m’emmène jusqu’au Loch Ness, mais je ne comprends pas un mot de ce qu’il me dit ! (J’ai un bon niveau d’anglais, et malgré leur fort accent, j’ai toujours réussi à comprendre les écossais, mais celui-là, c’était spécial !).
Au bord du Loch Ness, le musée consacré au fameux monstre est fermé. Alors je prends la direction du lac, mais un taxi se gare derrière moi et m’interpelle, alors que je m’apprêtais à emprunter un sentier de terre. Il m’explique qu’il a avec lui deux françaises, Alice et Éliora, qui cherchent à dormir près de l’eau, et me demande si je peux les guider et les aider.
Ça fait du bien de passer une soirée en compagnie d’autres routardes, à parler français ! On passe donc la nuit, dans nos tentes, à quelques pas de l’eau qui ondule. Nous guettons avec curiosité les rivages, pour peut-être apercevoir la créature ! Hélas, même le lendemain matin, à part quelques canards et un chien, rien de bien effroyable à mentionner…
Une fois notre barda rangé, nous reprenons ensemble notre route et nous contentons d’observer de loin Urquhart Castle, un château en ruines au bord de l’eau (trop cher payé pour des ruines).
Un couple californien nous ramène à l’exposition sur Nessie. Le musée ne cherche pas à argumenter pour dire si oui ou non le monstre existe, mais se contente de présenter des films explicatifs, des théories scientifiques, des textes, des interviews audio, des coupures de journaux etc. Une visite à ne pas manquer si on passe dans le coin.
Après pour être franc, le Loch Ness n’est pas le plus beau lac d’Écosse, loin de là…il n’a vraiment rien de spécial. On y vient juste pour se dire qu’on y était…
Pinus Sylvestris
Éliora, Alice et moi, nous séparons sous la pluie, et je suis conduit jusqu’à Fort Augustus par un français, puis par un écossais jusqu’à Spean Bridge et par un autre jusqu’à Kingussie, où je m’arrête tester un fish & chips. Le ventre plein, un couple m’emmène directement à un camping, une quinzaine de kilomètres plus loin, dans le Cairngorms National Park. Les sanitaires sont si luxueux que j’aurais préféré y dormir, plutôt que de retourner sous ma tente humide…une première !
Ma randonnée du jour d’après est magnifique. La forêt est très belle, ce sont des arbres très anciens, et une atmosphère sereine y règne, d’autant que je ne croise quasiment personne. Belle vue sur la vallée, sur un château en ruines au beau milieu d’un immense lac, eeeet…je me trompe de chemin pour rentrer. Et tout ceci sous la pluie, bien évidemment. D’ailleurs il a flotté toute la nuit, et une bonne partie de mes affaires est trempée.
Sur les traces de William Wallace
La suite de la journée n’est pas terrible. Je marche durant 2h sur une voie secondaire de l’autoroute en plein travaux, puis un homme m’amène jusqu’à l’autoroute, à la suite de quoi je rencontre la personne la plus silencieuse qui existe : il ne décrochera pas un mot de tout le trajet à part la destination “Perth”. Galère pendant 1h30 et un chauffeur de camion me fait grimper dans sa cabine. C’est la première fois que je monte dans un camion, c’est cool !
En plus il est vraiment super gentil, me conduira tout droit vers le château de Stirling et me désigne un endroit où je peux planter ma tente, juste au pied de celui-ci. Je me cache donc un peu sous les arbres, histoire de rester discret, et passe la nuit là.
Après avoir traversé un vieux cimetière, je profite de la visite commentée gratuite d’une heure pour voir quelques parties du château et écouter quelques anecdotes. D’ailleurs, certaines sont bien glauques ! Il nous montre une photo d’une fille qui s’est fait prendre en photo sur le trône devant nous, et sur la photo, deux grosses mains sombres l’enlacent. Il nous a assuré que ce n’était pas une retouche. Ce n’est pas une légende, les châteaux écossais sont vraiment hantés ! Plein d’expositions diverses à travers le château (tapisserie de licorne, régiment d’armée à travers les âges, sculptures sur bois…).
Au loin, le monument William Wallace, une espèce de grosse tour plantée au milieu de nulle part. Mais je crains de manquer de temps pour y aller, et il pleut toujours. Si tu qui ne connais pas l’histoire de William Wallace, je t’encourage à aller te renseigner sur la bataille épique qui a eu lieu à Stirling en 1297 entre les Écossais et les Anglais. Les hommes de Wallace mirent en défaite une armée trois fois plus nombreuse que la leur, grâce à la défense du seul et étroit pont qui traversait la rivière…
Je visite la vieille ville et une église, pas loin. Petite halte dans un KFC (han sacrilège ! mais bon, il est 16h et je n’ai rien mangé depuis la veille midi…). 45 minutes de marche + 30 minutes d’attente, puis 1h d’attente, le tout sous la pluie, et enfin un jeune m’emmène à Édimbourd, directement jusqu’au camping…avec de la super musique en plus !
Dernière étape du voyage : Edimbourg
Le lendemain, veille du départ, je file vers le centre-ville en bus (le stop est rarement faisable en ville).
Le château d’Édimbourg, capitale du pays, domine la vieille ville, mais je me balade un peu au hasard dans les rues, au gré des monuments. Ayant eu ma dose de châteaux, je décide de ne pas visiter celui-ci (et ça représente un budget mine de rien) mais arpente le Musée National, gratuit et vraiment super bien, très ludique avec de nombreux jeux et quizz. Je recommande chaudement !
Je visite diverses églises, tombe sur un genre de marché médiéval/steampunk couvert, et suis un “free tour walk” d’une heure, qui livre quelques anecdotes sur les bâtiments et lieux (statues, un cœur en dalles sur lequel il faut cracher, tombe cachée sous un parking, histoires de personnages célèbres…). Édimbourg est une ville fort agréable à arpenter, je te la recommande si tu cherches une destination sympa pour un week-end.
Je me confronte au fameux haggis, le plat national (de la panse de brebis farcie), qu’étrangement j’apprécie, le tout accompagné de trois petits verres de bières différentes.
Puis je fais un tour appelé “Fossoyeur d’Histoire”. En fait, Édimbourg est très connue pour ses phénomènes occultes, ce que j’ignorais avant de venir. Il y a plein de visites guidés d’endroits hantés, de scènes de crimes et autres souterrains. Désirant éviter ce genre d’ambiance, mais voulant découvrir l’ancienne ville souterraine (la nouvelle est construite par-dessus l’ancienne), j’ai choisi ce tour car il me semblait plus basé sur les faits historiques. Au final, c’était quand même ambiance chandelle et obscurité, dans l’endroit le plus hanté de Grande-Bretagne (super…). La guide nous explique tout sur les activités paranormales des souterrains, les différentes apparitions qu’il y a eu, bref, le genre de trucs que je n’apprécie pas. On termine la visite autour d’un whisky pendant qu’elle nous raconte des histoires, comme celle de l’homme qui a inspiré le personnage de Dr Jekyll et Mr Hyde, ou un duo de voleurs de cadavres : très intéressant pour le coup.
Je termine ma balade à Édimbourg en croisant les deux françaises du Loch Ness, par hasard dans une rue absolument pas touristique ! Sacrée coïncidence ! Je rentre ensuite au camping où j’ai laissé ma tente, et le lendemain matin, à 3h30, je la plie pour la dernière fois, file prendre un bus pour Glasgow et décolle pour la France !
Bilan du voyage : 400€ pour 10 jours en Écosse, billet d’avion compris, et des souvenirs plein la tête, pas mal hein ?
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