41 – 跑马地 Pékin : La tête à l’envers dans la Happy Valley, Chine

Dans l’itinéraire prévu à l’origine, nous ne devions rester que cinq jours à Pékin. Mais comme tu le sais, avec le changement de vol entre Guilin et Xi’An et l’épaisse brume qui nous a fait annuler le mont Hua Shan, nous avons gagné deux journées dans la capitale. Sachant cela, j’ai proposé deux options à mon père : faire un aller-retour à Chengde pour y voir un très beau Palais d’Été, ou bien rester à Pékin, y aller plus doucement et profiter d’une journée pour faire du shopping, et d’une seconde pour autre chose.

C’est alors qu’au cours de la semaine, dans le métro, j’ai pu voir une vidéo présentant un parc d’attraction à Pékin : Happy Valley (car oui, dans tous les métros il y a des écrans avec des vidéos, et même des projections sur les murs en dehors de la rame comme le montre une des photos de cet article sur le marché de Panjiayuan). Comme tu as pu le voir dans l’article sur Ocean Park à Hong-Kong, je suis un grand fan de montagnes russes, et je me suis dit “Pourquoi pas ? Il y a peu de chances que je revienne un jour de toute manière”. Nous avons donc intégré ce second parc d’attraction dans notre planning, le lundi, pour éviter la foule du week-end.

Et effectivement, nous n’avons pas eu à nous plaindre de la foule…ah ça…clairement pas ! Je n’ai jamais visité un parc d’attraction aussi désert ! C’est simple, en arrivant, on a même cru qu’il était fermé : aucun guichet d’ouvert…un billet acheté à un revendeur devant les grilles…pas de queue.

Disk’O au premier plan et Crystal Wings derrière

La raison est simple, mais encore faut-il le savoir : la majorité des attractions n’ouvrent pas en même temps que les portes du parc. Il faut attendre entre une et trois heures pour que les différents manèges soient lancés. Nous avons donc pu vadrouiller pendant une heure, sans monter dans le moindre manège. Alors bon, ça permet de faire des photos étonnantes sans le moindre visiteur, mais quand même, c’est sacrément frustrant ! À tout casser, on devait être moins de cinquante personnes dans le parc. Franchement, ça fait bizarre parce qu’Happy Valley est loin d’être petit. Je pense qu’on peut le comparer au Parc Astérix, donc voilà, je te laisse imaginer ce que ça représente.

Les mascottes du parc sont des fourmis

D’autant que je venais pour y faire les trois gros rollercoasters (Crystal Wings, Extreme Rusher et Golden Wings in Snowfield) et qu’il a fallu attendre jusqu’à presque 14h pour monter dans l’une d’elles. Et le plus scandaleux, c’est que même l’après-midi, 80% des attractions sont restées fermées ! C’est simple, on peut déjà mettre de côté tout ce qui est aquatique à cause du gel. Bon ça encore, je peux comprendre facilement. Mais le reste ? Pratiquement tout était fermé ! Et même lorsqu’on parvenait à trouver une attraction ouverte, il fallait attendre trèèès longtemps pour qu’ils se décident à la démarrer.

Golden Wings in Snowfield…un rollercoaster que j’aurais adoré faire

Donc voilà, on a passé une journée…que dis-je ? Une grosse matinée, plutôt, à faire les quelques bricoles ouvertes, puisqu’en fin de compte on a quitté le parc vers 15h, blasés. Bref, parlons du parc en lui-même. En soi, les attractions sont sympas et originales : on y trouve quelques incontournables, mais aussi des inédits que je n’ai pour l’instant vu nulle part ailleurs : des chaises volantes…allongées, un rollercoaster…allongé, un manège qui imite le surf en tournant sur lui même par dessus des vagues, et la plus grosse balançoire du monde (que visiblement j’ai oublié de prendre en photo…), pour n’en citer que quelques-uns.

Côté thèmes, Happy Valley est divisé en une demi-douzaine de zones basées sur l’imaginaire : Atlantis, les Mayas, le port de la mer d’Égée, Shangri-la, le Royaume des Fourmis et la Forêt Côtière. Les décors sont sympathiques sans être extraordinaires non plus. On sent souvent qu’ils ont copié chez les autres : un arbre géant avec des cabanes comme à Disney, le cheval de Troie (et même toute la zone) comme à Europa Park, les personnages semblent sortis de chez Dreamworks…bref…les choses originales et inédites se comptent sur les doigts de la main. Ils se sont d’ailleurs pris quelques procès puisqu’ils allaient jusqu’à prendre les mêmes noms (Pirates des Caraïbes…). Le soucis c’est que non seulement ils copient, mais le rendu est nettement moins bien que l’original.

Niveau restauration, on tombe dans le pathétique : un seul pseudo restaurant ouvert où tout ce que nous avons demandé n’était pas disponible. Au final on leur a demandé ce qu’ils avaient…on a pris un “kébab”, ils sont partis chercher les ingrédients dans un autre bâtiment et nous ont ramené…une petite brochette très épicée ! Un peu light comme repas, du coup nous avons acheté des biscuits apéro dans une des boutiques, puisqu’il n’y avait rien d’autre (car oui, tout est fermé sauf les boutiques et les stands payants bien sûr).

Le train de la mine…fermé

Apollo Wheel caché derrière la pyramide et Crystal Wings à droite

Heureusement, l’attraction qui m’avait motivé à venir a fini par être ouverte !

Crystal Wings… Certainement le rollercoaster le plus flippant que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui. Quelles sensations !

Il s’agit d‘une montagne russe allongée : on se retrouve dans une position à la Superman. Du coup, la moindre descente se fait la tête vers le bas et rien que la première montée à 32,5m donne froid dans le dos puisqu’il n’y a pas de wagon pour nous séparer du vide. Je ne parle même pas du looping : on commence en haut avant d’être complètement retourné…rah…je ne saurais même pas l’expliquer, c’est complètement l’inverse de ce qu’on est habitué à faire dans les montagnes russes…le début est à plat ventre, puis la tête en bas (mais tout le corps du coup), et ensuite sur le dos…bref, de voir le vide sous ses yeux et à l’envers, c’est littéralement à couper le souffle ! Le plus simple c’est de voir une vidéo, qui n’est pas de moi (au début c’est en caméra embarquée, puis vue de l’extérieur) :

 

 

Là je dois dire que j’ai vraiment adoré cette attraction…et j’irais même jusqu’à la placer en tête de toutes celles que j’ai pu faire à travers les différents parcs où j’ai été. Durant l’attraction, je pensais que mon père allait me tuer pour l’avoir traîné dans une telle folie, mais il m’a avoué avoir vraiment apprécié !

À part celle-là, il n’y a qu’un seul autre manège qui était vraiment différent de ce que j’ai pu faire ailleurs : ça tourne, ça tourne et on est la majeure partie du temps le corps complètement à l’envers…et j’avoue que de se dire que si le harnais lâche, rien ne nous retient, ça angoisse un poil ! Là c’est moi qui filme mais je l’ai fais après, mon père peut témoigner eheh.

 

 

Voilà, dans l’ensemble, cette journée à Happy Valley a été très décevante, non pas par la conception du parc mais par le sentiment de se faire arnaquer. On a payé quand même 160 yuans alors que seuls 6 ou 7 manèges étaient ouverts. Je n’aborde même pas la caricature de maison hantée : c’est simple, il y faisait tellement noir que les gens ont sorti leur téléphone portable pour ne pas tomber (et on ne peut pas leur en vouloir, on n’y voyait rien !). Entre ça qui casse l’ambiance, et les décors et animations pourris…passez votre chemin. Après pour le reste du parc eh bien…si tu restes au moins une semaine à Pékin, pourquoi pas, mais évite l’hiver et renseigne-toi avant auprès des locaux. Il doit clairement valoir le coup quand tout est ouvert.

Un décor steampunk assez réussi

Sans parler chinois, j’ai compris à force d’en voir que ça veut dire “fermé aujourd’hui”

Une fois le parc quitté, nous avons repris le bus puis le métro et sommes allés nous promener dans le quartier animé près de notre auberge. Nous y avons découvert un petit restaurant vraiment très bon où nous avons pu déguster du poulet caramélisé aux noix, de bonnes boulettes de viande, des crevettes qui ont fait plaisir à mon père et d’autres plats encore (un peu trop d’ailleurs). Une fois repus, nous sommes allés faire nos sacs méthodiquement pour y faire rentrer tout ce que nous avons acheté au cours du séjour (c’est surtout le jeu de mah-jong et les deux verres qu’on a ramené de Hong-Kong qui nous ont cassé les pieds). Après quoi nous avons pu profiter de notre dernière nuit en Chine…

 

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