12 – 中甸博物馆 Shangri-la : Da Gui Shang et Musées, Chine
Navré pour ces quelques jours de silence : j’étais dans une vallée perdue sans électricité ni Internet. J’ai donc quelques articles de retard à rattraper !
Shangri-la était, il n’y a pas si longtemps que cela, appelée Zhongdian. Ce nouveau nom vient en fait du livre “Les Horizons Perdus” de James Hilton, inspiré par les récits de l’aventurier américain Joseph Rock qui vécut près de Lijiang à partir de 1922. Shangri-la y est décrite comme étant une contrée mystérieuse dans le sud-ouest de la Chine, paradis cerné par les montagnes où ses habitants vivent en harmonie entre eux et avec la nature et…éternellement.
Ça, c’est la légende. La vérité, c’est que le gouvernement chinois a mis en compétition plusieurs villes pour recevoir ce nom, parmi lesquelles Lijiang et Zhongdian, qui a finalement gagné. On ne peut toutefois par nier que Shangri-la a quelques points communs avec la légende… La ville est perchée dans une vallée à 3160 mètres d’altitude, sur un plateau herbeux, cernée de toutes parts par les montagnes. Les yacks et les chevaux paissent dans l’immense étendue des pâturages, tandis que des stupas décorés de nombreux drapeaux colorés jalonnent la campagne.
C’est bercés par cette description que Thom et Renée ont décidé de se joindre à moi dans la découverte de cette ville et de ses alentours.
Tout au nord du Yunnan, elle est dans une région autonome tibétaine. C’est à dire qu’elle appartient au Tibet historique, sans toutefois être dans ses frontières actuelles. Mais que sont des frontières au final ? Les gens ici sont majoritairement tibétains, et cela se ressent dans l’architecture, la religion, la nourriture, l’écriture etc.
Shangri-la est divisée en deux parties : la nouvelle ville, pas très intéressante, et l’ancienne ville, où j’ai décidé de m’installer pour quelques jours. Celle-ci a un petit air de station de ski où les restaurants et magasins de souvenirs sont nombreux. Mais contrairement à Lijiang ou Dali, c’est assez plaisant. J’avoue avoir pris plaisir à marcher dans ses rues…et si je devais choisir un endroit où m’installer en Chine, je pense que ce serait ici.
En cette première journée, je me suis reposé du trek dans les Gorges du Saut du Tigre le matin. Il faut aussi dire que l’altitude commence à se faire sentir lorsqu’on marche un moment : la respiration est un peu plus difficile qu’ailleurs, et des vertiges peuvent survenir par moments. Donc, l’après-midi, je me suis contenté de visiter la vieille ville, pendant que le couple hollandais vadrouillait de son côté.
Puis, un reflet doré a attiré mon regard vers le haut : nichés en haut d’une colline, le temple Da Gui Shang et son immense moulin à prière sont immanquables. À vrai dire, il semblerait que ce moulin à prière soit le plus grand du monde…et je veux bien le croire. Pour le faire tourner, il aura fallu une bonne quinzaine de personnes !
Après avoir fait un petit tour près du temple, je redescends l’escalier et vois deux bâtiments face à face, tandis qu’une grande place les sépare. Je découvre alors un musée archéologique de la région. On y trouve des fresques, des costumes, des traités de médecine et nombre d’autres choses.
Je traverse la place, et entre dans un second musée : celui-ci est axé sur la Grande Marche de l’Armée Rouge, en 1934-5. Nombreuses photos de participants à la Grande Marche ou de ceux qui les ont aidé, objets ayant appartenu à des soldats, reconstitutions de scènes majeures, armes, vidéos. L’ensemble est très intéressant et moderne. Mention spéciale pour la salle qui présente d’un côté les soldats affrontant les marécages avec une pluie en fond, et de l’autre, ces mêmes révolutionnaires luttant contre le froid et la neige des montagnes du nord du Yunnan. (La pluie et la neige sont animées).
Le soir arrivé, je retrouve Renée et Thom sur la place centrale de la vieille ville, où à notre arrivée la veille, j’avais pu goûter du lait de yack chaud. Pas mauvais, si ce n’est cet arrière goût de fromage un peu bizarre, mais ça a le mérite de réchauffer. Passons à l’étape supérieure : assis dans un restaurant, je commande du thé au beurre de yack, et de la viande de yack rôtie. Tant qu’à faire…autant aller jusqu’au bout !
La viande de yack est bonne, il n’y a pas d’énorme différence avec le bœuf, si ce n’est que la chair est un peu plus ferme. Le thé au beurre de yack quant à lui…mmh…disons que je sens plus le “beurre” que le “thé” en fait. Avant une journée de travail au froid, je pense que ça tient bien au corps, c’est chaud et ça fournit la force qu’il faut. Mais passées les deux bolées, j’ai préféré donner le reste de la bouilloire à un couple de français mangeant à une table voisine. Ce furent de bonnes expériences culinaires en tout cas, je ne regrette pas !
Après un dernier petit tour pour voir le temple et le moulin à prière illuminés, nous rentrons nous coucher.
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