Vue imprenable sur le glacier de Skaftafell, Islande
Vendredi 1er Août
Dormir sur une plage de sable noir, et se réveiller avec une vue pareille, c’est vraiment exceptionnel. La nuit a été bonne, bien qu’un peu courte. Nous découvrons Vík avec la vraie lumière du jour : une église et quelques maisons juchées sur quelques collines et de petites montagnes en fond. De l’autre côté, c’est l’océan Atlantique dont les vagues s’étalent lentement sur le sable.
Je suis apparemment le deuxième levé : Élise se promène le long de la plage. Tandis que je la rejoins, je vois des cordelettes barrer l’accès à certaines portions de la côte : du blé ou une autre céréale du genre est planté, probablement pour empêcher l’érosion. Nous observons la mer un moment, puis je retourne à la tente chercher de quoi laver mes vêtements. Je me dirige ensuite un peu plus loin, où une petite rivière se jette dans l’océan. Malgré la température bien rafraîchissante de l’eau, je fais un brin de toilette et nettoie mes habits, puis tente du mieux possible de les sécher. Il fait beau, mais le soleil ne tape pas bien fort, aussi ils sont encore bien humides quand je les revêts.
Les tentes repliées, nous partons vers la route, tandis que nous croisons “Captain Awesome” en train de préparer sa voiture pour son ascension du volcan Eyjafjallajökull. Nous commençons le stop vers 10h30. Vu la galère que ça a été hier pour trouver une voiture avec trois places, nous nous préparons à devoir attendre longtemps. Notre destination du jour est le parc national de Skaftafell, qui est l’un des points d’entrée du plus grand glacier d’Europe : le Vatnajökull.
Mais le plus rageant, c’est quand un couple arrive plus tard, qu’il s’installe devant nous et se fait prendre avant nous ! Même s’il n’y a pas de règles en auto-stop, celle-ci est quand même implicite : le dernier arrivé est le dernier à partir. Visiblement pas pour tout le monde…
Quelques temps après, une fille s’approche et nous propose de nous diviser en deux groupes de deux : Hélène et Élise d’une part, elle et moi d’autre part. Nous nous fixons le camping de Skaftafell comme lieu de rendez-vous.
Cette fille est folle ! Pendant que nous attendons, elle chante, danse et rigole tout le temps ! C’est une argentine, et on dirait qu’elle est partie de chez elle en hâte : elle n’a ni sac à dos ni vêtements adaptés à un tel périple en stop, et trimbale trois-quatre bagages à main. D’ailleurs, elle m’explique qu’elle se fait souvent prendre très rapidement, car les gens croient qu’elle s’est enfuie de la maison ou qu’elle a été chassée par son mari. L’avantage c’est qu’avec sa personnalité, l’attente est moins longue, car elle met l’ambiance ! Élise et Hélène sont parties depuis un bon moment, lorsque des hollandais nous prennent en stop. Et ils se rendent directement au parc national de Skaftafell aussi !
Sur la route, nous faisons quelques arrêts pour découvrir des paysages toujours aussi étranges. Les rochers sont parfois recouverts d’une espèce de mousse que je ne saurais même pas décrire.
Une fois arrivé au camping, je me sépare de l’argentine, retrouve les filles à l’accueil et nous partons chercher un emplacement pour planter nos tentes. Nous observons ensuite les différents itinéraires de randonnées possibles dans les environs, et décidons de partir faire la Skaftafellsheiđi, une boucle de 17km avec un gros dénivelé.
Les guides annoncent 7h de marche, mais nous mettrons seulement 4h40 à la réaliser. Il faut dire que nous avons marché à un très bon rythme. Hélène reste au camping car elle ne se sent pas assez en forme pour cette escapade, tandis qu’Élise et moi partons faire cette fantastique marche, en laissant le plus gros de nos affaires dans les tentes.
La montée est assez éprouvante, mais l’arrivée au sommet et la vue qu’elle permet d’avoir sur le glacier vaut vraiment l’effort. Les couleurs sont magnifiques : le marron des falaises, le gris des rochers, le blanc de la glace, le bleu du ciel, quelques touches de vert puis plus bas des marécages et la mer au loin…un grand mélange de nuances comme sait si bien le faire l’Islande.
Tandis que nous marchons, nous parlons psychologie et religion, et mine de rien, le fait de discuter en marchant fait passer le temps plus vite. Nous avons entamé cette randonnée vers 17h, mais le soleil ne se couche que très tard, aussi nous arrivons à nos tentes tandis qu’il fait encore jour. Nous retrouvons Hélène, qui a aussi fait une petite randonnée d’1h30 pour aller voir une cascade décorée d’orgues basaltiques. Notre dîner est simple, comme toujours (des pâtes, un bout de chocolat…).
Pour la première fois, je suis pris de grelottements. La fatigue et le froid me contraignent à m’enfermer dans ma tente. À force de chercher à alléger mon sac, j’ai dû supprimer quelques vêtements…et j’en subis les conséquences. Durant la journée en marchant, le froid n’est pas un problème, mais le soir, après des heures de randonnée, le corps n’est plus aussi endurant. Heureusement, le sac de couchage tient bon. Mais la journée de demain nous réserve bien des galères !
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