Road trip au Maroc – Partie 1
C’est sur un coup de tête que je me suis accordé une petite semaine de virée au Maroc : ayant acheté le billet d’avion le jeudi matin, l’attente ne fut pas longue puisque je partis le lendemain, vendredi. C’est donc sans aucun plan ni itinéraire que j’atterris à Agadir, dans le sud-ouest du pays.
Une fois en possession d’un véhicule, et après avoir expérimenté mon premier couscous local, je partis vers un lieu dont le nom évocateur me donna l’envie d’en voir davantage : Paradise Valley.
J’y fis un petit tour, puis me dirigea vers une cascade, non loin, mais hélas à sec : Immouzzer. Désireux de ne pas trop vider ma bourse, j’avais emmené une tente, que je disposai là, sous un olivier près d’un ruisseau. La nuit s’annonçait fraîche, malgré l’apport du sac de couchage m’ayant servi en Islande, et le sort décida de m’imposer une difficulté supplémentaire lorsque mon matelas éclata.
Le dos labouré par les pierres et gelé par le froid, je repris ma route au lever du soleil.
Après quelques heures, Marrakech s’offrait à moi. J’y découvris donc la tour de la mosquée de la Koutoubia, puis explorai le réputé jardin de Majorelle, tout en couleurs.
Après cela, je fis un tour dans les tanneries du nord de la ville, dont l’odeur d’ammoniac et de fientes d’oiseaux fut apaisée par le secret berbère : la menthe marocaine.
Déjà le soleil se couchait et je découvris, cette fois de nuit, la place Jemaa el Fna, cœur de la vie nocturne. Arpentant les stands de nourriture et les rassemblements tantôt musicaux, tantôt ludiques, je pris place à une table et me fit péter le bide d’un tajine aux pruneaux tout en discutant avec mes sympathiques voisins de tablée francophones, qui s’étonnaient de me voir voyager seul.
Le lendemain, j’explorai le palais de la Bahia, puis foulai de mes pieds une dernière fois la place Jemaa el Fna après m’être perdu dans le dédale des souks.
J’entrepris ensuite la traversée du Haut-Atlas, par le col de Tizi-n-Tichka, fameuse route aux 800 virages aussi éblouissante que dangereusement mortelle.
Une fois le sommet atteint, j’y fis un bonhomme de neige, pour marquer mon passage éphémère dans la glace marocaine et y profitai un instant de la compagnie de deux dormeurs canins.
Plus loin, je pénétrai dans un ancien château en ruines, la Kasbah Telouet, dont l’intérieur somptueux ne pouvait être deviné d’en dehors.
Enfin, le soleil commençant à décroître, je quittai la route et ramassai quelques brindilles pour faire un feu, et me remplir l’estomac de quelques graines de semoule. Les innombrables étoiles ne m’aidèrent pas à trouver le sommeil dans la voiture, aussi je décidai de tenter de nouveau ma chance sous la toile, sans matelas cette fois.
La nuit ne m’apporta aucun repos, mais la découverte du ksar d’Aït-Ben-Haddou valait la peine de s’imposer six ou sept heures de virages et une nuit sans sommeil. Citadelle imposante et millénaire, lieu de tournage d’épopées comme Gladiator ou Lawrence d’Arabie, la forteresse et ses alentours ne pouvaient me laisser indifférent. Traversant la rivière sur des sacs de sable balancés au milieu des flots, je m’approchai alors des murailles.
Sitôt mon exploration des lieux terminée, je rencontrai un marchand de babioles qui me convia à découvrir les trésors de son échoppe. Il me présenta divers bijoux “à offrir à ma dulcinée” – si toutefois j’en eus une – puis d’antiques-répliques d’instruments d’orientation. Comprenant qu’il ne réussirait pas à alléger ma bourse pour remplir la sienne, il tenta un dernier “walou ?” avec un sourire, auquel je répondis de même avant de reprendre ma route. Décidément, les marocains sont bien plus aimables que les égyptiens que j’ai pu rencontrer…
Passant à Ouarzazate, j’en profitai pour visiter les Studios Atlas, qui accueillirent d’innombrables tournages de films et de séries. Ici, le marché aux esclaves de Gladiator, là, les décors d’Astérix, Mission Cléopâtre, au loin les remparts de Kingdom of Heaven…
Puis je repris le bitume, plus loin vers l’est, m’enfonçant dans les paysages désertiques marocains. Je dépassai la Vallée des Roses, dont les pétales semblaient se cacher encore dans leurs bourgeons. Je traversai un grand nombre de villages, évitant parfois les pierres lancées par un bambin amusé par le passage d’un étranger. J’atteignis enfin les Gorges du Dadès, longues de 25 kilomètres et s’achevant par un étroit passage.
(Pour lire la seconde partie de mon voyage au Maroc, c’est par ici).
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