Mythes et cascades sur la route de Vík, Islande
Jeudi 31 Juillet
Après le petit déjeuner, Elise et moi partons faire un tour sur le chemin du troisième jour de trek, comme le bus pour quitter le Laugavegur n’arrive qu’à 14h. Nous entamons donc notre balade par une première côte et avançons sur un petit sentier creusé par les marcheurs précédents.
Mais nous sommes rapidement bloqués par une rivière qui nous sépare de la suite du chemin. N’ayant pas tellement envie de faire de nouveau trempette dans l’eau glacée, nous la longeons un moment pour trouver un autre passage : sans succès. D’un côté le courant est trop fort, et de l’autre une cascade et des rochers nous stoppent.
Sur le chemin du retour, nous croisons les singapouriennes qui tentent la traversée et qui semblent bien s’amuser ! Elles prennent même le temps de se prendre en photo au milieu de l’eau, tandis que nous remontons la crête. De retour au “camping”, près du lac Alftavatn, nous retrouvons Hélène avec qui nous déjeunons.
Le bus finit enfin par arriver et c’est parti pour trois heures de route ! Quelques minutes après le départ, le bus arrive à un autre refuge, où certains voyageurs ont décidé de passer la nuit.
La route longe en fait le sentier du trek, aussi nous pouvons apercevoir les mêmes paysages que les marcheurs, ce qui compense un peu ma déception de quitter le trek en milieu de course. Cela dit, nous n’aurions pas raté grand-chose car les paysages sont essentiellement désertiques et plats. Le chemin est très cahoteux et nous traversons plusieurs rivières : il faut dire que le bus a des roues énormes et rien ne peut l’arrêter !
Enfin, à une intersection au milieu de nulle part, nous quittons le chemin du trek et partons en direction de Hvolsvöllur.
Les décors sont rapidement bien plus spectaculaires… Le chauffeur prend même le temps de s’arrêter devant un monticule à la forme étrange qui nous fait penser à une tortue géante.
Pas étonnant que les islandais soient férus de mythes et de légendes, quand on voit à quel point les décors sont inspirants (d’ailleurs, presque 2 islandais sur 3 croient réellement en l’existence des elfes). Les derniers kilomètres, tandis que les filles dorment, j’observe attentivement les petites maisons adossées aux collines : de vrais petits paradis…de minces filets d’eau dégoulinent des rochers, quelques arbres clôturent les jardins…que demander de plus ?
Finalement, le bus s’arrête à une station-service, et là…après trois jours de marche et de pâtes cuisinées au réchaud, nous craquons : hamburger, frites et boisson à volonté, pour un prix similaire à la France ! Ouhouu ! Qui plus est, à l’intérieur, nous sommes protégés du vent…et en Islande, c’est un compagnon en permanence à tes côtés. Après cette pause, nous faisons des courses pour remplir nos sacs, et commençons le stop.
Pas évident quand on est trois ! Nous sommes finalement pris par un paysan avec une remorque à chevaux pour une dizaine de kilomètres…puis il nous dépose au bord de la route, au milieu de nulle part !
Nous tentons en vain de nous faire prendre par une autre voiture, mais les chances sont minces. Nous marchons ainsi durant deux heures au bord de la route. Pour remonter le moral des filles, j’ai acheté un paquet de bonbon, ce qui nous aide à garder le sourire. Et là ! Enfin, une voiture s’arrête un peu plus loin ! Nous courons aussi vite que nous pouvons, sacs sur le dos, mais à mesure que nous approchons, quelque chose me semble louche : la voiture semble pleine. Celle-ci démarre alors en trombes, tandis qu’un jeune s’amuse à filmer notre désarroi… Qu’ils soient maudits !!!
Après un long moment, une toute petite voiture se range sur le côté et un jeune homme en sort : il se précipite pour faire de la place, car il y a du bazar partout à l’intérieur. Nous nous demandons si nous arriverons à rentrer dedans…mais nous y arrivons ! Il se présente alors et nous informe qu’il est polonais, qu’il vit à Chicago et qu’il a pour but de gravir et dormir au sommet du fameux volcan Eyjafjallajökull.
Lorsqu’on lui demande son nom, il se présente sous l’étrange pseudo “Captain Awesome !”, ce qui nous fait bien rire. Il nous montre alors un t-shirt à son effigie.
Mais sur sa route, il veut d’abord aller voir la cascade Seljalandsfoss. Ça tombe bien, nous aussi !
En voiture, ça va bien plus vite qu’à pied, et nous arrivons rapidement sur place. La chute d’eau est absolument magnifique !
On peut même en faire le tour et passer derrière…le soleil commence alors à “se coucher” mais il mettra encore quelques heures avant de disparaître totalement.
Dans sa voiture, il a tout l’équipement nécessaire à l’ascension d’une montagne, mais également de quoi se connecter à Internet. Nous l’informons que notre objectif pour la soirée est de nous rendre jusqu’à la plage de Vík, située à 60km plus au Sud. Ni une ni deux, il se propose de nous y emmener, alors que ce n’est pas du tout son itinéraire ! Super, nous voilà rassurée, la marche est terminée pour nous aujourd’hui !
Sur la route, nous nous arrêtons à Skógafoss, une autre chute d’eau impressionnante par son débit. En suivant un chemin, nous montons à son sommet et discutons brièvement avec des trekkeurs qui terminent l’itinéraire Landmannalaugar-Skógar.
Une fois régalés du paysage, nous reprenons la voiture jusqu’à Vík, et après avoir visité un magasin de vêtements et de souvenirs, nous décidons de planter nos tentes sur la plage de sable noir, plutôt que de nous rendre au camping…il n’y a pas de petites économies en Islande. Nous mangeons nos “Skyr”, un genre de yahourt islandais, avant de rentrer chacun dans sa tente. C’est donc bercés par le murmure de la mer que nous nous endormons, sous la légère lumière d’un soleil à peine absent.
Dépenses de la journée : 6500 ISK pour sortir du Laugavegur en bus, 1379 ISK pour le resto dans la station-service, 985 ISK pour une cartouche de gaz et 2100 ISK de courses alimentaires
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