Java : Du cratère des volcans au sommet des temples, Indonésie
Une fois les Raja Ampat quittés, et plusieurs vols plus tard, je me retrouve sur Java, l’île la plus peuplée au monde. Suite à mon petit accident de décompression lors de ma plongée à Blue Magic en Papouasie, je continue d’avoir le tournis, j’ai la sensation d’avoir les oreilles bouchées et j’ai un gros mal de crâne…mais cela ne m’arrête pas pour poursuivre mon voyage.
Je me trouve à Yogyakarta où je déambule d’abord au marché, avant de prendre la direction du Kraton, le palais du Sultan.
Une fois sa visite terminée, je me rends au Palais d’eau, le Taman Sari. J’y découvre quelques bassins et un labyrinthe d’habitations où à force de déambulations, je tombe sur la mosquée enterrée. Bon c’est sympa mais sans plus une fois le premier bassin passé. Il faut dire aussi que je ne suis pas au top de ma forme pour en profiter.
Après cela, je prends un bus direction le temple de Borobudur, à 40km de là.
Pour assister au coucher du soleil à son sommet, il faut réserver un billet spécial et ces places limitées sont trop chères pour moi. Aussi, je décide de le visiter juste avant la fermeture au grand public, et parviens quand même à voir le début du coucher du soleil…
J’y suis resté de 16h à 17h25, ce qui est largement suffisant pour faire quelques belles photos. Franchement, il y a un tel engouement autour de ce temple, qui est le plus visité d’Indonésie, qu’une fois sur place, je l’ai trouvé surfait et pas si dingue qu’on me l’avait présenté. C’est la foire aux drones et à celle qui fera le plus beau selfie pour Instagram…j’ai beaucoup plus apprécié le coucher du soleil sur les temples de Bagan en Birmanie, pour être franc.
Le lendemain, je retourne à Yogya’, avant de me rendre au temple de Prambanan. Je mange une soupe de nouilles dans une petite échoppe puis j’entame la visite.
La foule rend difficile la prise de bonnes photos de près, mais le site est vraiment joli. Et puis bon, si je voulais être seul, il ne fallait pas que je vienne sur Java, mais que je retourne en Islande et puis c’est tout ! De toute manière, tu me connais…je suis prêt à attendre 15 minutes accroupi, les yeux dans l’appareil pour réussir à avoir une photo sans personne !
Par contre, quand je manque de tomber dans des escaliers à cause de mes vertiges, je me dis qu’il faudrait vraiment que je fasse quelque chose…
Le soir, j’assiste au Ramayana Ballet, juste à côté. C’est une épopée mythologique qui partage pas mal de points communs avec l’Iliade et l’Odyssée d’Homère : une grande guerre entre deux camps pour les beaux yeux d’une princesse qui a été enlevée par un méchant et qui la retient dans une citadelle imprenable située au-delà des mers…et qui débouche sur la victoire des gentils. C’est franchement un beau spectacle même si les acteurs et les moyens sont par moments un peu en deçà de ce qu’on a l’habitude de voir…sauf le final qui voit un village réellement brûler ! Et le temple de Prambanan, éclairé, en fond, rajoute pas mal de cachet au décor.
Après la nuit, je décide d’aller à l’hôpital car ça ne va toujours pas mieux et ça commence à m’inquiéter pour la suite du voyage, car j’ai encore quelques plongées de prévues. Le personnel parle bien anglais, on me fait une prise de sang : ce n’est pas la malaria. Les oreilles sont ok.
C’est bien un accident de décompression et je n’ai plus le droit de plonger pendant une semaine…mais à part ça, rien de grave. Tant mieux. Je repars avec des médicaments et les jours suivants, les symptômes s’atténueront. J’avais un peu d’appréhension d’aller dans un hôpital indonésien, mais en fait c’était assez moderne, bien plus rapide que les urgences en France et ça m’a coûté environ 15€…
Après cette journée de repos, je file vers Surabaya puis Probolinggo, à côté du Mont Bromo que j’explore le lendemain. Grâce à une astuce trouvée en ligne, j’esquive le droit de passage (pas bien !) en passant à travers des champs de poireaux et en suivant un long sentier.
Je grimpe au sommet du volcan et me penche sur le cratère : le bruit est impressionnant, le grondement assourdissant.
Mais le mieux dans le coin, c’est d’assister au lever du soleil sur le Mont Bromo. Pour ça, il faut se lever à 3h du matin, et grimper pendant 1h-1h30 à la lumière de sa frontale, jusqu’à la King Kong Hill. C’est assez sportif à la sortie du lit, mais cela vaut le coup ! La vue est vraiment magnifique, sur cette mer de nuages qui glisse aux pieds du volcan.
L’après-midi, je file vers le Kawa Ijen en taxi, train et scooter-taxi, où je loge chez une famille. Le problème…c’est que ma chambre est située juste à côté d’une mosquée et que le muezzin crie dans ma chambre !
La “nuit” est chaotique, mais de toute manière je sors du lit peu après minuit pour commencer l’ascension de ce nouveau volcan. Je rencontre Charlotte, une française et Anna, une allemande, avec qui j’entreprends la grimpette du sentier.
Encore une fois, il y a du monde… Une fois en haut, on met nos masques à gaz car les vapeurs de soufre sont très chargées en acide chlorhydrique, acide sulfurique et dioxyde de soufre, entre autres, qui attaquent les muqueuses, les yeux, la peau, etc. La descente est bien plus ardue que la montée, car il faut jouer des pieds et des mains, faire attention aux visiteurs mais surtout aux mineurs.
C’est un des moments que j’attendais avec le plus d’impatience lors de ce voyage car au fond du cratère, on peut voir d’énormes flammes bleues !
L’envers du décor de ce spectaculaire phénomène est bien moins drôle cependant, car le minerai de soufre est exploité depuis des décennies par des villageois, qui les extraient à la barre à mine. Ils les installent ensuite dans des paniers et remontent au sommet avec une cargaison allant parfois jusqu’à 100kg, le tout en tongs et sans masque à gaz. Leur espérance de vie tourne autour de 45 ans… Tout ça pour un salaire de 8€ par jour…alors si tu as l’occasion d’aller là-bas, n’hésite pas à leur acheter des souvenirs qu’ils sculptent dans le soufre, cela leur rapporte bien plus que ce travail de forçat. Et à quoi sert ce-tte soufre-ance ? A faire des allumettes, à blanchir le sucre de canne, à produire des cosmétiques, de l’engrais, des insecticides…sans commentaire.
Finalement, lorsque je remonte au sommet du volcan, le soleil se lève.
Nous visitons ensuite des plantations de café et de caoutchouc sur la route, avant de faire une halte près d’une cascade.
Je prends ensuite un ferry vers Bali, dernière étape de mon voyage en Indonésie…mais ça, tu le découvriras dans le prochain article !
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