6 – 洱海喜洲 Xizhou : Lac Erhai et Pêche aux Cormorans, Chine
Comme prévu et après avoir emballé toutes mes affaires, je pars à la recherche d’un hôtel que j’ai choisi dans le Petit Futé, plus proche des remparts et moins cher. N’arrivant pas à le trouver, je demande de l’aide aux locaux, qui m’indiquent tous une direction différente, pour au final me faire comprendre qu’il a récemment fermé. Je marche donc le long des remparts pour en trouver un autre, et lorsque j’arrive à destination, je vois une tête connue : Philippe, le compagnon de route belge avec qui j’étais à Kunming.
Après un petit déj’, je lui explique mes plans pour la journée. Cela lui va également, et nous partons rapidement pour le village de Xizhou, un peu plus au nord. Nous trouvons un faux taxi qui nous y emmène et nous dépose dans une rue où se tient un guichet. Il semblerait que pour se balader dans la ville, il faille s’acquitter d’un droit d’entrée…il faut vraiment tout payer en Chine !
Bon, comme notre but est pour l’instant d’aller au bord du lac Erhai, nous quittons cette rue et partons à pied dans la direction du lac. Sauf que sans le savoir, c’est dans une marche de 4-5 kilomètres que nous nous engageons.
L’avantage, c’est qu’on voit sur notre chemin des scènes de vie réelle, non corrompues par le tourisme. Xizhou n’est pas encore très connue, et seul son centre a commencé à se développer pour le tourisme.
Sur notre route, nous croisons quelques habitants, dont plusieurs en costume traditionnel Bai.
Et certaines ruelles sont complètement envahies par d’immenses toiles d’araignées…qui sont elles-mêmes énormes.
Arrivés au bord du lac Erhai, l’authenticité est bien là. Des pêcheurs en barque remontent leurs prises au loin, des groupes nettoient ou réparent les filets…bref, les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes… On découvre une espèce de poissons dont on ignorait totalement l’existence, après les avoir pris pour des algues…mais non, ils ont bien des yeux. Pendant ce temps, mon ventre recommence à se fâcher.
Nous mangeons au bord de l’eau, mais je peine à terminer mon bol de nouilles…d’ailleurs, la douleur se fait telle que je pars au milieu du repas à la recherche de toilettes. Bien entendu, comme ce n’est pas un lieu touristique, elles sont plus difficiles à trouver. Au bout d’une trentaine de minutes, les crampes sont vraiment sévères, et je prie pour que le garçon qui nous y guide fasse rapidement signe qu’on y est. Et quand on y arrive effectivement, je ne fais pas mon difficile malgré la saleté et l’absence totale d’intimité.
Mesdames et messieurs, pour votre plus grand bonheur, voici ce que sont de vraies toilettes chinoises !
Franchement, moi qui suis ultra pudique, jamais je n’aurai pu faire la chose dans un tel endroit si la douleur n’était pas si insoutenable…c’est là qu’on se rend compte qu’on peut dépasser ses limites !
Bref, passons sur ce moment goûtu, et reprenons notre récit. Nous nous trouvons à présent sur une presqu’île transformée en parc, où les gens viennent se détendre. Par ici les couples mangent un pique-nique, par là des enfants jouent à la lutte pour épater les filles.
Après avoir marché un moment…enfin…ouais, encore un bon moment à vrai dire, nous mettons les pieds sur une petite place. Une pancarte indique qu’un peu plus loin, il y a des pêcheurs aux cormorans. Bon, on sait bien que cette pêche traditionnelle tend à disparaître, et qu’à présent elle n’est exécutée que pour les touristes, mais après tout, cela peut être sympa ! Nous payons donc le billet, montons à bord d’une barque avec une poignée de chinois et c’est parti ! Une guide Bai explique alors…quelque chose…mais comme je ne parle pas chinois, ses explications demeureront un mystère.
Après une dizaine de minutes, nous voyons une petite barque entourée d’oiseaux dans l’eau.
Ses deux occupants commencent alors un spectacle impressionnant. Un cormoran s’élance dans l’eau et remonte avec un gros poisson à son bec. Le pêcheur l’attrape alors, l’exhibe et récupère le poisson.
La tâche est répétée une deuxième fois, puis nous nous approchons et récupérons un des deux poissons pêchés. Une seconde barque de touristes récupèrent l’autre poisson. Notre rameur dirige ensuite la barque vers le bord du lac, et nous descendons. Petite séance de photos avec les cormorans, puis dégustation du poisson fraîchement pêché. (La qualité de la photo où je pose est mauvaise, car j’ai dû prendre en photo la photo que j’ai acheté).
Le voyage de retour est vraiment super ! Les deux barques avancent à la même allure, et la guide Bai de l’autre embarcation commence à chanter dans un mégaphone. Puis un des touristes de notre barque se saisit d’un mégaphone et chante à son tour. Chacun leur tour, ils se répondent par une nouvelle chanson. Le mégaphone passe entre plusieurs mains, et chaque morceau est ponctuée de nombreux rires. Le quart d’heure de retour à la côte vaut déjà le prix du billet tellement l’instant était sympathique.
Une fois débarqués, nous retrouvons le tuk-tuk qui nous a approché du port, et il nous ramène à Xizhou. Pour vous montrer un exemple de l’honnêteté chinoise, nous avions convenu d’un prix de 10 yuans pour la course. Mais nous avions oublié de demander si c’était pour les deux ou pour chacun. Après lui avoir remis les 20 yuans que nous pensions lui devoir, il nous a rendu la moitié des billets…ce n’est pas en France qu’on verrait cela, n’est-ce pas ?
Nous nous baladons ensuite dans Xizhou, puisque nous l’avions directement quitté sitôt arrivés. Les façades sont très jolies. Nous voyons même un couple de mariés se faire prendre en photo (le troisième que nous voyons aujourd’hui, puisque nous en avions déjà croisé deux dans “le parc aux toilettes”). Puis nous parvenons à la rue dans laquelle le premier taxi nous avait déposé, où il y avait le fameux guichet. Sauf qu’à cette heure, il est fermé, et nous avons pu voir un petit bout de rue avant qu’un responsable nous demande poliment de partir.
Nous prenons un bus pour Dali, et rentrons à l’auberge de jeunesse. Hélas pour Philippe, il aura fait tomber son iPod dans le bus en descendant, et s’en est aperçu trop tard…
Après un repas plus “chinois comme on le connait” (poulet aux noix de cajoux et riz), je vais me coucher, non sans devoir me rendre plusieurs fois aux toilettes…décidément, mon ventre ne me laissera pas le moindre répit ! Ouais je sais c’est super glamour…mais ce sont les aléas des voyages routard !
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