5 – 大理三塔寺 Dali : Vieille Ville, Trois Pagodes et Temple Chongsheng, Chine
Après avoir passé la soirée à écrire l’article précédent jusqu’à plus de minuit, je m’accorde une grasse matinée bien méritée ! Levé à 10h30, je sors de mon hôtel pour m’éloigner un peu de la vieille ville de Dali, afin de d’observer une immense porte que j’ai aperçu de nuit, la veille en taxi.
Des deux côtés de la rue Wenxian s’enchaînent les ateliers d’artisanats principalement de travail du bois (pour des meubles ou des portes travaillées dans le style chinois). On sent déjà que le commerce a pris le pas sur l’authenticité. Après quelques centaines de mètres, je découvre à nouveau l’immense porte…époustouflante !
Je retourne ensuite sur mes pas, afin d’entrer dans la vieille ville de Dali à proprement parler, puisqu’il s’agit d’une ville fortifiée. Dès que j’approche de la porte Sud, je constate que Dali attire de nombreux touristes. Je m’étais préparé à cela pour Lijiang, l’une des prochaines étapes, mais je pensais que Dali était relativement préservée par ce phénomène.
Une fois la porte franchie, c’est le choc. Qu’y a-t-il d’authentique ici ? La rue est une succession de boutiques en tous genres…souvenirs, bijoux, stands de nourriture, vêtements…C’est Disneyland, tout simplement. Une petite foule de touristes chinois déambule dans cette longue avenue qui traverse la vieille ville du Nord au Sud. En s’éloignant un peu dans les ruelles adjacentes, il y a déjà moins de monde, mais l’ambiance qui règne me dérange. D’ailleurs le comportement des habitants et vendeurs me surprend. Les 2-3 personnes à qui j’ai demandé la permission de les prendre en photo m’ont envoyé paître. A la limite, je peux comprendre…les habitants sont victimes du succès de leur ville et doivent en souffrir d’une certaine manière. Par contre je n’ai pas compris comment des vendeuses pouvaient également m’envoyer bouler alors que je désirais connaître le prix de leur marchandise…
Me fixant l’objectif de traverser la ville du Sud au Nord, je continue sur cet axe, puis trouve un petit resto pour manger (je n’ai rien pris depuis le midi de la veille…en fait depuis que je suis en Chine, je n’ai fait que deux repas par jour sans trop le vouloir). Ah, au fait, pour rassurer ceux qui m’ont posé la question, mon ventre allait mieux ce jour là…oui…”allait“…mais concentrons nous sur cette journée, la suite viendra bien assez tôt !
Je croise sur ma route une petite boutique “China Mobile” où je m’arrête pour acheter une carte SIM locale, afin d’avoir accès au net et au téléphone sur place (ma motivation première étant surtout de pouvoir me retrouver à l’aide du GPS au cas où je me perde grâce à mon sens de l’orientation légendaire).
Je te passe la galère que nous avons vécu, les vendeurs et moi…imagine-toi allant au magasin d’Orange faire les démarches pour avoir un numéro de téléphone portable : c’est la misère hein ? Eh ben imagine la même chose, sauf que ton interlocuteur ne parle ni français ni anglais !
Après une demi-heure de démarches, je reprends mon chemin vers le Nord, passe près d’une tour, puis arrivé à la porte Nord, j’y grimpe et prends de belles photos du pavillon le surplombant, avec vue sur les montagnes Cangshan (4122m d’altitude).
Voyant au loin la plus grande des trois pagodes, je décide d’interrompre ma visite de la vieille ville, pour aller les voir, pensant qu’après une heure ou deux de visite, je pourrais revenir déambuler dans les ruelles secondaires de Dali. Grave erreur ! Enfin…sur le timing disons, pas sur le choix…car la visite m’aura pris bien plus longtemps qu’estimé.
Après 2km de marche au bord d’un genre de route nationale, j’arrive à l’entrée du temple des trois pagodes. Bonne nouvelle, les panneaux sont traduits en français, ce qui est une première depuis mon arrivée. Je ne te cache pas qu’il s’agit d’un français approximatif, comme ce panneau “guichet pour les touristes disséminés” qui prête à sourire. Je parviens à décrocher un billet “étudiant”, grâce à…mon pass Navigo ! Yeaaah ! (62 yuans au lieu de 121 tout de même, c’est très très cher pour une entrée).
Le petit parc devant et autour des trois pagodes est très agréable. J’y prends de nombreuses photos, que je ne partagerai pas avec toi (oh le vilain !), parce qu’il y en a déjà pas mal qui t’attendent par la suite. Bon allez…une pour te faire plaisir…
Je fais le tour des pagodes, dont l’intérieur est scellé. Pour information, la pagode des Mille Eveils (la centrale) mesure 69 mètres pour 16 étages et date de 836, tandis que ses sœurs s’élèvent à 43 mètres pour 10 étages et ont été ajoutées au Xème siècle.
J’entreprends ensuite la visite du temple qui s’étend derrière les trois pagodes. Sur mon chemin, je croise une dizaines de femmes de la minorité Bai qui exécutent un peu plus loin une danse traditionnelle pour les touristes.
Les temples se succèdent les uns après les autres, et bien sûr, ils ne sont pas à plat ! Il faut grimper de nombreuses marches et traverser d’immenses cours entre chacun. Par ci par là, quelques pavillons font office de musées, où sont exposés des découvertes archéologiques des alentours. Mais la plupart renferment des statues gigantesques, parfois colorées, souvent dorées. En voici une parmi tant d’autres…un petit clin d’œil…
Je visite chaque pavillon, arpente chaque passage, regarde partout…et commence à fatiguer…parce qu’il est sacrément grand ce temple !
Un peu plus loin, j’aperçois un moine et…bah…je ne sais pas, peut-être un autre moine en fait…et parviens à les photographier (et filmer) de loin. Petit moment à part…
Soudain, j’entends un bruit d’orage. Comme tu peux le constater, il fait un temps très orageux, n’est ce pas ? Non, avec ce ciel bleu, un orage est fort peu probable. Je vais donc en direction du bruit, et découvre d’énooormes moulins à prières. Pour expliquer un peu le trip’ bouddhiste, des mantras sont écrits sur ces gros cylindres, et les actionner revient à prononcer les prières qui y sont inscrites. Pratique n’est-ce pas ? Ceux-ci sont si gros, qu’il faut être plusieurs pour les faire tourner.
Je visite d’autres pavillons…et encore d’autres…je ne te montre pratiquement aucune photo de ceux-ci car ils se ressemblent pas mal, même si leur taille varie…mais il faudrait t’en montrer des dizaines pour te faire une idée de la taille du site. Deux pavillons contiennent plusieurs dizaines d’arhats :
Je poursuis mon interminable ascension, pensant à chaque fois que le temple que je vois sera le dernier…et à chaque fois, lorsque j’en fais le tour, je constate qu’il bouchait simplement la vue du suivant. Mon genou gauche commence à flancher. Je veux aller au bout !
J’arrive à une fontaine où un bouddha est aspergé par des dragons :
Après être monté dans le pavillon qui se trouve derrière la fontaine (bah oui, n’allez pas imaginer qu’il y a seulement les marches à l’extérieur…dans beaucoup de bâtiments, il faut aussi monter les étages !), je peux voir que la fin est proche. Ça y est…j’en suis presque sûr, c’est le dernier pavillon qui se profile en haut des marches.
Là, mon genou me fait clairement souffrir…et après avoir pris quelques photos de tout en haut, j’entreprends le chemin du retour. (Tu peux te faire une idée de la distance parcourue : on peut voir les trois pagodes au loin, en tout petit).
J’arrive en boitant sévèrement dans la vieille ville alors que le soleil s’est couché. Je n’ai pas la moindre idée du nombre de kilomètres et de marches que j’ai dû franchir, mais quoiqu’il en soit, ma petite escapade de “1 ou 2 heures” s’est avérée être une visite de 6 heures. J’espère que mon genou va se remettre rapidement, car je ne suis qu’au début de mon voyage, mais trêve de plaintes, voici une dernière photo de la tour carrée de la vieille ville, vue de nuit :
Demain, je lève le camp pour une autre partie de la ville…car l’hôtel, située légèrement en dehors de la vieille ville coûte un peu trop cher pour me permettre d’y rester encore deux autres nuits. Programme de la journée suivante : la visite de Xizhou, et…une petite surprise !
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