39 – 颐和园 Pékin : Le Palais d’Été, Chine
Le voyage touche bientôt à sa fin…plus que trois jours complets en Chine avant le retour à la routine française…
Mais d’ici là, je profite ! Et en ce samedi, mon père et moi retournons à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Pékin pour visiter le Palais d’Été. Le “nouveau” cette fois, pas celui en ruines…bien qu’il date quand même de 1751 à l’origine. Seulement voilà, le corps expéditionnaire franco-anglais l’a dévasté en 1860…puis en 1900. Mais la chère impératrice douairière Cixi détourna le budget destiné à rénover la marine de guerre pour restaurer le palais.
Après une petite heure de métro, et comme d’habitude grâce à l’aide de ma boussole, nous nous dirigeons vers le Palais d’Été, qui n’est pas spécialement indiqué. Sur le chemin, je ne peux m’empêcher de faire le guignol avec une de ces statues qui n’attendent que ça !
Une fois arrivés à la porte Est, nous achetons notre billet…puis une carte des lieux. En fait, nous avons déjà un plan dans nos guides papiers, mais j’ai un faible pour les cartes géographiques “anciennes” et celles qui sont vendues dans tous les sites touristiques sont vraiment jolies, peintes “à la main” sur un papier jauni. Bref, l’avantage de ce plan c’est qu’il montre précisément chaque bâtiment et à quoi il ressemble, ce qui en plus d’être esthétique est assez pratique.
Ce qu’il faut savoir c’est que le Palais d’Été est juste immense : 290 hectares, 3000 édifices, 420 000 arbres, le tout entretenu par 1700 employés, pour citer le Routard. Il est donc impossible de tout voir en une seule journée. Histoire de garder le meilleur pour la fin, nous partons directement vers le Nord pour découvrir les coins “mineurs” du site. Nous tombons rapidement sur une petite pièce d’eau gelée, entourée de jolis pavillons et galeries couvertes. Tout de suite, je me fais la remarque : “franchement, quitte à choisir entre la Cité Interdite et ici, je préfère de loin vivre ici !”. Eh oui, c’est quand même plus proche de la nature que les cours pavées de la cité impériale.
Nous nous promenons tranquillement au gré des petits sentiers, à l’ombre des arbres, lorsque soudain, nous entendons un bruit vraiment étrange : “Gniiiiiaaaaaaahooooooohouaaaaaaaahiiiiii”. Non, ce n’est pas la police locale qui torture un dissident, c’est juste un chinois qui s’exerce au chant en profitant de l’écho qu’offre une petite grotte. Nous sommes restés pliés de rire pendant un bon moment !
Nos pas nous amènent ensuite à un endroit singulier nommé “Rue de Suzhou”, pour lequel je dois te raconter une petite histoire. À l’époque, l’empereur n’avait pas le droit de se mêler au peuple. Du coup, on reconstitua tout un quartier, le long d’un canal avec de fausses échoppes. Des eunuques acteurs peuplaient les lieux, déguisés en vendeurs, pêcheurs et autres clients. Cela donne au lieu un air de Disneyland historique, peuplé à présent par de vrais visiteurs et commerçants.
D’ailleurs, comme le canal était gelé, nous avons pu découvrir une discipline chinoise : le patinage…sur chaise ! Une image vaut mille mots :
Plus loin, en grimpant par l’arrière de la Colline de la Longévité, une autre atmosphère englobe les environs : un air de Tibet…mais vraiment juste un petit air. En effet, cet ensemble de bâtiments s’appelle les “Quatre Grandes Régions” et rend hommage au Tibet par son style architectural.
Après nous être perdus de vue, puis retrouvés, mon père et moi reprenons la direction de la porte Est par un petit sentier. Nous entrons dans une cour et découvrons un immense théâtre, du même style qu’à la Cité Interdite. (Pour information, la visite de la rue de Suzhou, de ce théâtre et de quelques autres sites dans le parc nécessitent l’achat d’un billet supplémentaire. Afin ne pas se prendre la tête et faire des économies, il existe un billet “tout-compris” pour 50 yuans). Pour notre plus grand bonheur, nous comprenons en déchiffrant plus ou moins un panneau, qu’une représentation aura lieu dans une quinzaine de minutes, que j’ai intégralement filmé pour toi. La vidéo est assez longue et se découpe en quatre scènes (pardon pour les titres…petite panne d’inspiration) :
- Tambours et cloches du début de la vidéo à 3:20,
- Danse avec des éventails de 3:20 à 7:15,
- Scène “martiale humoristique” de 7:15 à 12:45,
- Danse avec des robes aux manches longues de 12:45 à la fin (ma séquence préférée, mais je dois être influencé par le film Le Secret des Poignards Volants).
Voici enfin venu le temps de découvrir la partie principale du Palais d’Été ! Depuis la rive du Lac Kunming, la vue est superbe : c’est un des clichés incontournables pour les touristes chinois…et pour nous.
Pour se rendre à la “Tour des Fragrances Bouddhiques” (pas de commentaire sur le nom…), et aux pavillons qui l’entourent, il faut longer le lac en empruntant la plus longue galerie couverte peinte du monde. Et elle est ma-gni-fi-que. Chaque poutre, chaque recoin est peint : elle est ornée en tout de 14 000 peintures. J’adore cet aspect de l’architecture traditionnelle chinoise : même ce qui d’ordinaire n’attire pas l’attention est décoré avec perfection.
Après une série d’escaliers, nous arrivons au pied de la tour et y trouvons un bouddha aux mille mains. Plus haut, encore un temple en activité où des gens viennent faire brûler de l’encens. Nous redescendons la colline par l’Ouest, et tombons sur le bateau en marbre :
Au loin, des dizaines de gens marchent sur le lac pris dans la glace, tandis que nous apercevons quelques pavillons nichés sur des îlots et sur la rive Sud. Comme le parc du palais est extrêmement étendu, nous avons fait le choix en début de visite de ne pas nous rendre sur cette rive. C’est ainsi que s’achève notre découverte du Palais d’Été, que j’ai beaucoup apprécié par sa diversité et son harmonie avec la nature.
Après nous être reposés près de deux heures, nous nous rendons au marché de Wangfujing, mais c’est une histoire que je te réserve pour un hors-série spécial…
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