38 – 故宫 Pékin : La Cité Interdite, Chine
Aujourd’hui, je réalise un rêve ! Arpenter la Cité Interdite…
Depuis des années, c’est un endroit qui me facine et même si certains la visitent en l’espace de trois heures, j’ai voulu y consacrer une journée complète, car ce n’est pas demain la veille que je pourrai y remettre les pieds ! Et après coup, je pense qu’on pourrait y passer deux jours, car nous avons dû zapper quelques zones vers la fin… Après, il faut avouer que beaucoup de bâtiments se ressemblent et je peux comprendre que certains ne fassent que la traverser. Sa construction a commencé en 1407, sous le règne de l’empereur Ming Yongle, qui transféra la capitale de Nankin à Pékin. En tout, le palais est composé de près de 9000 pièces sur une surface de 960m de long sur 750m de large !
C’est donc vers 10h que nous passons la porte Tian’anmen. Alors, si tu vas la visiter, sache qu’en anglais, la Cité Interdite est appelée “Palace Museum“. Moi, sur le moment, j’ai cru qu’il s’agissait d’un musée supplémentaire, mais c’est bien au guichet sous ce nom qu’il faut acheter un billet (40 yuans, ce qui n’est vraiment pas cher pour un tel site !).
De retour avec le sésame, nous entrons dans une première cour. En voyant d’immenses bâches recouvrant une partie de la porte Méridienne, je commence à avoir un peu peur : et s’ils profitaient de l’hiver pour rénover la Cité Interdite ? Non…heureusement, seule cette porte et une petite section au Nord-Ouest fermée au public étaient concernées. Je conseille très vivement l’acquisition de l’audioguide proposé à cet endroit (également 40 yuans), car les informations en français sont très intéressantes. Seul soucis, il fonctionne avec un système GPS qui n’est pas très au point : les explications se déclenchent automatiquement selon le lieu où l’on se trouve, mais se coupent parfois ou redémarrent inopinément.
Une fois cette entrée dépassée, on découvre en premier plan cinq ponts franchissant un canal, gelé par le froid (on oscille entre -10 et -15°). Plus loin, trois pavillons : la Porte de l’Harmonie Suprême entourée de deux portes plus modestes. C’est un des points de vue les plus connus de la Cité Interdite, avec deux imposantes statues de lion sur les côtés. Malheureusement, l’endroit perd un soupçon de son charme à cause des touristes chinois qui suivent des guides affublés de mégaphones et de drapeaux. C’est sûr que comparé à l’été, le nombre de visiteurs est bien moindre, mais de tous les sites touristiques que j’ai pu visiter en six semaines, c’est ici qu’il y avait le plus de monde. Cependant comme partout, les chinois visitent en ligne droite et n’accordent aucune attention aux pavillons secondaires, ce qui permet de faire de jolies photographies si l’on attend quelques instants que les rares personnes aillent plus loin.
Derrière la Porte de l’Harmonie Suprême se dévoilent la plus grande cour et le plus grand bâtiment de la Cité Interdite : le Palais de l’Harmonie Suprême. L’immense esplanade pavée pouvait contenir 100 000 personnes lors des cérémonies…avec de tels chiffres en tête et un peu d’imagination, l’endroit prend une dimension particulière.
Tous les toits de la Cité sont décorés d’animaux : plus leur nombre est important, plus le rang de la personne qui s’y affaire est élevé, aussi il y en a dix sur ce palais où trônait l’empereur.
Deux escaliers entourent une fresque de marbre et montent vers le palais. On peut alors se pencher sur quelques statues comme la tortue-dragon et la grue, ou bien un cadran solaire.
Partout dans le palais, on trouve de gigantesques jarres de bronze qui étaient remplies d’eau afin d’arrêter les incendies, hantises des officiels du palais. On les chauffait l’hiver pour éviter le gel.
Les portes, palais et pavillons s’enchaînent au rythme de la visite, et ce serait trop long de décrire en détail chaque bâtiment traversé. Une partie intéressante, dont j’ignorais totalement l’existence se situe tout au Nord de la Cité Interdite : il y a un jardin avec des arbres et une petite colline artificielle de pierre, surplombée du Pavillon de la Vue Impériale. C’est dans un bâtiment à deux étages collé à ce jardin que le dernier empereur Puyi a appris l’anglais avec l’aide de Reginald Johnston. Si tu ne l’as pas encore vu, je t’encourage à regarder “Le Dernier Empereur“, très bon film qui te permettra de découvrir la Cité Interdite d’un autre œil.
Quelques parties du palais ne peuvent être visitées qu’en achetant un billet supplémentaire (10 yuans chacun). Si le Pavillon des Horloges peut être sauté, je conseille la visite de la partie Est, qui vaut le coup et permet de capturer quelques images sans aucun touriste. Qui plus est, deux expositions permanentes sont tenues dans des pavillons sur les côtés : on peut y découvrir notamment une collection magistrale de bijoux et objets en pierres précieuses.
C’est dans cette même zone qu’on pourra s’émerveiller devant un ancien théâtre de trois étages (Le Pavillon des Mélodies Plaisantes). Les acteurs jouaient en même temps à tous les étages et des trappes permettaient les entrées dramatiques d’être surnaturels comme les fantômes ou les démons, suspendus par des cordes. Sur place, une maquette illustre l’utilisation de ces trappes.
Pas mal de panneaux renseignent sur les pavillons, mais racontent aussi des histoires qui se sont passées à tel ou tel endroit (par exemple le destin funeste de certaines concubines victimes de la jalousie de l’impératrice ou d’une favorite). Tout comme dans nos palais occidentaux, il a dû se passer de bien sombres tragédies et complots dans l’enceinte du palais !
Une fois la visite terminée, il reste un dernier effort à fournir : grimper au sommet de la Colline du Charbon, pour apprécier une vue imprenable sur la Cité Interdite ! Artificielle, c’est la terre du creusement des douves et des lacs pékinois qui lui a permis d’atteindre les 108 mètres de haut. À l’époque, elle était réservée à l’empereur et c’est ici que se pendit le dernier souverain Ming en 1644, lorsqu’une armée de 400 000 paysans entra dans Pékin.
Bon, comme la lumière du soleil commençait à faiblir, je n’ai pas pu obtenir la photo parfaite, mais nos yeux en ont profité. Outre le panorama sur Pékin, le hall au sommet de la colline accueille un grand bouddha et quelques charmants pavillons décorent les environs (leur contenu a toutefois été pillé par les anglais et les français…sans commentaire).
Nous prenons ensuite un bus en bas de la colline, qui nous ramène directement à Qianmen, près de l’auberge où notre journée s’achève.
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