20 – 纳帕海 Shangri-la : Balade à Vélo au Lac Hapa Nai, Chine
Profitant d’un jour “bonus” à Shangri-la, je décide d’aller explorer les environs en vélo. Le prix à la journée est de 30 yuans pour un VTT avec vitesses, soit un peu moins de 4€.
Je me fixe pour objectif d’aller voir le lac Napa Hai, à 7km au Nord-Ouest de Shangri-la, et me balader ensuite dans le coin pour voir les villages alentours. Mais toutes les rues que je prends au sein de la nouvelle ville, dans cette direction, se terminent par un cul-de-sac. Aussi, je finis par sortir de la ville par le Nord-Est.
La route se transforme en chemin, le chemin en sentier et enfin, je roule dans l’herbe sèche, le long de collines.
Sur les côtés, de nombreuses structures en bois où est étendu du foin, probablement pour le faire sécher et le mettre à l’abri du bétail. Quelques rares paysans s’activent dans les champs en pente, une hotte sur le dos.
Après avoir grimpé puis descendu quelques collines, j’arrive dans un village, et prie pour ne pas être trop proche du monastère Songzanlin, sans quoi si je me fais prendre, je devrais payer de nouveau l’entrée alors que je l’ai déjà visité il y a quelques jours. Je demande ma route à deux vieilles femmes tibétaines, et en suivant leurs indications, je tombe précisément devant le monastère !
Je m’éclipse rapidement par un chemin désert et fais le tour du lac qui le borde. La vue de loin est très sympa. Après un moment, je traverse un petit hameau, où un jeune garçon dirige quelques animaux avec un genre de fouet. Plus loin, un autre gamin joue par terre. Les habitants sont très chaleureux et leurs regards joyeux me font comprendre qu’ils ne doivent pas souvent voir de touristes passer par ici.
Grâce à ma boussole, je parviens à repérer par où passer pour gagner le lac Napa Hai, mais au bout du chemin m’attend un guichet : c’est désormais officiel, ce secteur est aujourd’hui payant. Cela sent la basse saison, car toute l’architecture prête à recevoir du public est laissée à l’abandon. Je passe à côté d’un genre de regroupement de stupas, puis arrive à la lisière d’immenses plaines.
Une gardienne de chevaux m’interdit de poursuivre à vélo : je le laisse donc contre un muret et commence à marcher sur l’herbe qui s’étend jusqu’à l’horizon, où des montagnes s’élèvent. Sur le moment, je me sens un peu frustré d’avoir payé un droit d’entrée pour voir strictement la même chose qu’une heure auparavant. Et nulle trace de lac !
J’avance, j’avance…longtemps, car les plaines sont très grandes, et passe à côté de moutons, de yacks, de chevaux. Différentes espèces d’oiseaux viennent nicher dans les parages. Au loin, j’aperçois ce qui me semble être de l’eau. Je me motive alors pour poursuivre un peu la marche. Ce qui doit être un lac en d’autres saisons s’est pour l’heure changé en marécages. Difficile d’aller plus loin sans plonger ses jambes dans l’eau. Je fais donc demi-tour.
Tandis que je m’apprête à récupérer mon vélo, quelques tibétaines m’appellent : elles tiennent un petit stand de tir à l’arc. Pratiquant régulièrement en France le tir au longbow (arc long anglais en bois), je ne peux pas laisser passer une occasion pareille !
Elles tiennent à m’expliquer comment tirer, et malgré leurs conseils, je m’entête à positionner mes doigts comme j’en ai l’habitude. Les flèches ne sont pas droites, sans empennages ni encoches, mais j’obtiens un score tout à fait honorable. Viennent alors d’autres touristes chinois, qui décident à leur tour de s’essayer au tir. S’ensuit un genre de compétition amicale entre un jeune et moi-même, et mes “exploits” encouragent les gérantes à m’offrir le droit de tirer une quinzaine de flèches supplémentaires gratuitement, sous les applaudissements enthousiastes des quelques touristes. Je leur montre alors une photo de moi en costume médiéval d’archer, ce qui les surprend et les fait sourire.
Ce fut vraiment un moment exceptionnel où la barrière de la langue ne fut pas un obstacle au partage !
J’entame mon voyage de retour, et comme d’habitude, je me perds un moment avant de retrouver le bon chemin vers la ville. Moi et mon sens de l’orientation catastrophique…
Une fois à Shangri-la, je m’achète une brochette de viande, un épi de maïs chaud, ainsi que quelques clémentines sur la place centrale et regagne l’auberge pour ma dernière nuit dans les contrées tibétaines. Demain, mon voyage en solitaire devient un périple en duo : je rejoins mon père à Hong-Kong !
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