17 – 冻结大本营湖 Yubeng : Camp de Base du Kawa Karpo et Lac Gelé, Chine
Le programme de la journée est de grimper à cheval jusqu’au camp de base du Kawa Karpo, et d’ensuite gravir un chemin jusqu’à un lac gelé, assez haut dans la montagne. Un autre guide se tient prêt sur le chemin, avec ma monture. Le départ doit se faire depuis “Yubeng haut”, il faut donc déjà un petit moment avant de l’atteindre. Sur place nous attendent deux autres touristes chinois, déjà à cheval. Mais comme la monture de la femme a tendance à être un peu trop fougueuse à son goût, nous les échangeons.
S’ensuit une très belle balade, le long de la rivière, dans les bois, puis pour la plus grande partie, en grosse montée. C’est là que je suis bien content de ne pas faire le trajet à pied, car il y en a pour un moment !
Par moments, il faut mettre pied à terre, car les chevaux ne peuvent franchir certains obstacles, en particulier lorsque le chemin est trop pentu. Nous jouons donc des pieds et des mains avant d’atteindre le sommet de la colline, puis de la redescendre. Peu à peu, la neige fait son apparition, et le sol s’avère très étrange dans les sous-bois, comme s’il était composé de plusieurs couches, alternant glace et terre.
Nous franchissons une rivière à demi gelée, tandis que les chevaux glissent parfois sur la glace, ce qui n’est pas sans nous apeurer un brin, puisqu’aucun de nous n’a envie de terminer dans l’eau glaciale.
Plus loin, nous arrivons au camp de base : il ne reste que des ruines de cabanes en bois. Pour la petite histoire, une expédition a eu lieu en 1991. Dix-sept personnes ont voulu escalader le pic du Kawa Karpo (6740m), mais ont été tuées par une avalanche. Depuis, le gouvernement a interdit son ascension, ce qui explique pourquoi jamais personne n’a conquis cette montagne.
À partir de là, il faut poursuivre à pied. Comme d’habitude, on galère pour grimper, car l’altitude empêche de respirer aussi bien qu’ailleurs et on est rapidement essoufflés. Depuis le camp, pas moyen de voir le lac, du coup je me demande si j’ai bien compris l’objectif de l’excursion (l’accent chinois additionné à l’anglais donne un résultat assez surprenant parfois !). Mais le couple qui m’accompagne confirme bien qu‘il doit y avoir un lac gelé, plus haut. Nous fixons avec envie un panneau bleu, loin, très loin, qui désigne la fin de la grimpette.
Une fois en haut, le lac est bien plus petit qu’escompté. Mais il n’en demeure pas moins beau. Il n’est, à cette saison, qu’en partie gelé, mais les couleurs sont saisissantes : différentes teintes de bleu, le reflet des montagnes et la transparence sur les bords donnent un magnifique rendu. Comme partout au bord de l’eau, des fidèles ont empilé des pierres pour imiter des chörtens tibétains.
Une fois rassasiés de la vue, nous prenons le chemin du retour, à pieds, puis à cheval.
Différents animaux nous suivent jusqu’au village. L’ambiance est toujours aussi sereine…toutes les bêtes paissent dans la nature, sans aucune barrière pour les retenir. Les environs sont presque déserts et les seuls gens que je croise lancent leur sempiternel “Hello !”. Il faut savoir que pour les chinois, si tu es blanc, tu es américain…
Une fois à “Yubeng haut”, nous nous séparons, et je fais le chemin jusqu’à “Yubeng bas” à pied. Trébuchant sur une pierre, je m’étale de tout mon long dans une descente, heureusement du bon côté du chemin, sans quoi je serais tombé de la falaise ! Je retrouve alors une minute plus tard Mi Bin Bin (seule puisque Zhang Wen a quitté le village) qui n’arrive pas à s’orienter pour retourner à notre auberge. Nous rentrons donc ensemble, et, après un repas frugal, nous disons “au revoir”. Demain, je pars moi aussi de Yubeng. L’électricité est revenue pour cette dernière soirée, ce qui me permet de dormir “au chaud”, enfin !
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