15 – 迈向雨崩 Marche vers Yubeng, Chine
Comme convenu la veille avec les responsables de l’auberge, je vais voir à 8h30 à l’accueil si d’autres personnes sont intéressées pour aller à Yubeng. Rapidement, nous sommes suffisamment nombreux pour remplir un minibus. Direction Yubeng, à 1h30 environ de route de Feilai Si.
Les paysages de montagnes sont superbes, et après une petite heure, nous sommes arrêtés par une barrière : il faut acheter un ticket pour avoir accès au village de Yubeng et à trois sites naturels. Tout est bon pour soutirer de l’argent aux touristes, comme d’habitude quoi…
La fille du guichet a du mal à comprendre que non, j’ai beau être né en 1988, j’ai toujours 24 ans jusque dans une dizaine de jours…et je dois donc avoir le demi-tarif. Une fois le ticket en ma possession, le minibus repart, et là, la route devient bien plus cahoteuse. Plus un chemin de sable et de pierres avec des éboulements qu’une route en fait.
“La route de l’impossible” : pas de barrières et le vide sur le côté. D’ailleurs, un peu plus loin, un camion s’est coincé dans un fossé et ses occupants peinent à l’en faire sortir.
Après avoir traversé un village tout en construction, que j’espère ne pas être celui où je dois me rendre, le minibus s’arrête au milieu de nulle part. Eh bah oui, j’aurais dû mieux me renseigner : Yubeng n’est pas accessible par la route. À partir de Xidang, il faut compter 5-6 heures de marche à pied pour y accéder ! Non pas que la marche me fasse peur, après le trek des Gorges du Saut du Tigre, je suis paré. Mais pas à cette altitude avec mon sac de presque 14kg !
Sur place, je retrouve alors deux des trois filles qui m’avaient abordé à Feilai Si, qui m’exposent les faits. Je n’ai pas tellement le choix : soit je marche, soit je repars. Sur le moment, je l’ai mauvaise…les minibus clament “Yubeng, Yubeng” et au final il faut marcher la majeure partie du trajet. Les filles me disent que c’est 20km de montée et 6km de descente. Je ne sais pas si les distances sont exactes, parce que ça me semble faire un peu beaucoup en 5-6 heures de marche vu le dénivelé, mais niveau grimpette j’ai été servi. En effet, c’est de la montée, que de la montée, uniquement de la montée pendant au moins 4 heures. En ajoutant l’altitude qui coupe le souffle, c’est très éprouvant.
De nombreux petits groupes de chinois, équipés pour la randonnées (avec bâtons de marche et PETITS sacs) sont étonnés de me voir : déjà parce que Yubeng est très peu connu, et donc que les occidentaux n’y vont jamais, mais aussi parce que j’ai un sacré paquetage sur le dos.
Arrivés en haut, petite séance photos : un des délires des filles chinoises, c’est de poser avec un étranger. Je me soumets donc au petit jeu, avant d’admirer la vue sur la chaîne des Meili Snow Mountains et le pic du Kawa Karpo (6740m).
La descente est plus courte que la montée, et les drapeaux tibétains jalonnent le chemin. Pour savoir où on en est, chaque poteau électrique porte un numéro. Il faut en passer 150 avant d’arriver à destination…et lorsqu’on arrive au numéro 125, on sait que le plus dur est fait.
C’est alors qu’entre quelques arbres se dévoile le village de Yubeng. Il n’y a pas à dire, si la mythique Shangri-la existait vraiment, ce serait Yubeng. Un village perdu au milieu des montagnes, un rivière coulant en son centre, où nulle pollution et nul immeuble n’existent. Les quelques jours que j’y passerai confirmeront ce sentiment.
La longue descente n’est toutefois pas terminée, et c’est presque à la fin que je vois passer un tibétain précédé par deux chevaux…portants les sacs à dos d’autres marcheurs ! Raaaaaah, je me suis trimbalé le mien toute la journée alors que j’aurais pu me le faire livrer à la fin !
Yubeng se divise en deux parties : le village haut et le village bas. Avec les deux filles, nous décidons de chercher un lieu où dormir dans la partie basse : allez, c’est reparti pour 40 minutes de marche ! Eh oui, ce qui semble n’être qu’un saut de puce dans les montagnes s’avère toujours être bien plus long à atteindre, puisqu’il faut descendre tout en bas, traverser un pont chevauchant une rivière, et tout remonter. C’est complètement exténués que nous trouvons une auberge, où une belle surprise nous attendait : pas d’internet, pas d’électricité et pas d’eau chaude ! Une question me vient alors à l’esprit : “Mais qu’est-ce que je suis venu faire ici ?”. Heureusement, les magnifiques découvertes des jours suivants m’ôteront tout doute quant à mon choix…
Retour à la catégorieLaisser un commentaire